Le travail des stagiaires devrait être rémunéré, croit l’IRIS
Agence QMI
Les stagiaires devraient être rémunérés pour leur travail et ne plus être considérés comme une main-d’œuvre «bon marché», plaide l’IRIS dans une nouvelle étude sur les coûts de cette rémunération au Québec.
«Puisque l’ensemble de la société québécoise bénéficie de ce travail, il est justifié de rémunérer systématiquement les stages», a déclaré Milène Lokrou, chercheuse et co-autrice de l’étude dévoilée jeudi.
Les données de l’IRIS indiquent que 84 % des étudiants au Québec n'ont pas reçu une pleine rémunération pour le travail réalisé en stage. Ceux qui ont été rémunérés, sous la forme d’une bourse, n'auraient pas obtenu l’équivalent du salaire minimum en vigueur dans la province.
388 millions $ pour les rémunérer
Pour l’IRIS, le fait de penser que les stagiaires ne devraient pas être payés, car ils ne sont pas expérimentés et qu’ils sont les seuls à bénéficier de leur travail, est faux.
«Parce que son stage n’est pas rémunéré [la personne stagiaire] doit compter sur un emploi rémunéré afin d’être en mesure de répondre à ses besoins. Pour plusieurs, le stage devient donc vecteur de précarité, de vulnérabilité et d’endettement», peut-on également lire.
L’étude estime que de nombreuses entreprises privées reçoivent chaque année un crédit d’impôt remboursable pour les stages en milieu de travail, «allègement fiscal qui coûtera près de 69,6 millions $ en 2023 à l’État québécois».
La non-rémunération des stages pourrait inciter les entreprises à remplacer une partie de leurs salariés par des stagiaires pour réduire leurs coûts salariaux, craint l’IRIS.
L’IRIS estime que la rémunération des stages étudiants coûterait entre 388 millions $ et 501,5 millions $ au gouvernement du Québec.