Le travail commence pour St-Louis

Marc de Foy
Kent Hughes avait affiché ses couleurs concernant le statut de Martin St-Louis à la fin de la saison. Sans vouloir paraître présomptueux, je m’étais prononcé en faveur du retour de St-Louis pour les prochaines saisons au milieu du mois de mars.
Déjà, après seulement cinq semaines d’expérience derrière le banc d’une équipe professionnelle, St-Louis m’avait convaincu qu’il possédait les attributs pour diriger dans la Ligue nationale.
La décision de Hughes de le confirmer dans ses fonctions pour les trois prochaines saisons allait de soi.
Sa fortune est faite
St-Louis a réussi là où d’autres grands joueurs ont échoué avant lui. Ce qui fait sa force, c’est qu’il dirige avec cette passion qui le caractérisait comme joueur.
Pour ce qui est de ses connaissances du jeu, tous ceux qui l’ont côtoyé quand il jouait affirment qu’il avait l’âme d’un technicien.
On s’entend pour dire que St-Louis n’a pas besoin d’être entraîneur pour vivre. Il a gagné près de 56 M$ américains durant sa carrière de joueur.
Il pourrait continuer à diriger de jeunes hockeyeurs de Greenwich, municipalité pittoresque du Connecticut où se situe la résidence familiale.
Passion contagieuse
Mais l’appel de la LNH était plus fort que tout. Le hockey lui sort par les pores de la peau.
St-Louis est parvenu à transformer des joueurs qui jouaient sans émotion et pour qui la défaite faisait partie de leur quotidien en des joueurs responsables et dévoués.
Les joueurs du Canadien ont repris plaisir à jouer au hockey sous sa tutelle. Ils ne se laissaient plus manger la laine sur le dos. Leurs adversaires devaient déployer plus d’efforts pour les battre.
C’est le plus beau tour de force de St-Louis à ses débuts comme entraîneur dans les rangs professionnels.
Les vraies choses
On peut toujours dire que la pression était inexistante, puisque la saison était fichue depuis longtemps à son arrivée. Mais ce n’était pas une raison pour laisser aller les choses.
Il fallait un électrochoc.
Il fallait endiguer les mauvaises habitudes qui avaient pris racine dans le vestiaire.
St-Louis a réanimé sa troupe, à commencer par Cole Caufield, qui avait perdu ses moyens.
En septembre, le vrai travail commencera pour l’entraîneur qui célébrera ses 47 ans dans deux semaines.
Il se retrouvera dans un environnement normal. Il dirigera un camp d’entraînement pour la première fois. Il pourra se faire une idée de chaque joueur.
L’homme de la situation
Pour ce qui est des attentes, il ne faudra pas placer la barre trop haut.
On parle quand même d’une équipe qui a terminé au dernier rang du classement général, à 45 points d’une place en séries.
La remontée demandera du temps.
Un retour en séries paraît illusoire l’an prochain.
Il ne faudrait pas miser trop fort si vous voulez parier dans deux ans.
Ça risque de prendre trois bonnes années... peut-être plus.
Tant mieux si ça arrive plus vite.
Ce qui est sûr, c’est que St-Louis va diriger pour gagner.
Il est l’homme de la situation dans le contexte actuel chez le Canadien.
Les amateurs resteront calmes tant qu’ils jugeront que leur équipe joue avec des capacités limitées. Mais St-Louis ne tempérera pas toujours les choses non plus.
Il deviendra probablement plus pointilleux lorsqu’il disposera d’une formation plus talentueuse. Ses joueurs ne pourront pas lui en passer une petite vite. Il connaît tous les trucs.
Gretzky n’a pas aimé
Devinez qui n’a pas apprécié le spectacle présenté par les Oilers d’Edmonton et l’Avalanche du Colorado, mardi soir...
Wayne Gretzky !
Oui, le plus grand marqueur de l’histoire du hockey, avec ses 2857 points.
Gretzky a fait ses déclarations dans son rôle de commentateur au réseau TNT, diffuseur américain des matchs de la Ligue nationale.
« J’aurais souhaité disputer ce genre de hockey en séries lorsque je jouais, a-t-il dit.
« J’ai peut-être été le joueur le plus offensif qui ait jamais vécu, mais il faut jouer en défense. C’est ce qui vous permet de gagner des coupes Stanley. »
Fuhr faisait les gros arrêts
La différence entre les Oilers de l’époque de Gretzky et ceux d’aujourd’hui, c’est qu’ils misaient sur un bon gardien en la personne de Grant Fuhr.
Gretzky disait dans le temps que Fuhr réussissait toujours l’arrêt qui procurait la victoire aux siens.
Le gardien a aidé les Oilers à remporter la coupe Stanley à cinq reprises, avant d’écoper d’une suspension d’un an de la Ligue nationale pour consommation de cocaïne.
Les Oilers ont remporté un cinquième championnat en sept ans en 1990 – sans Gretzky, qui poursuivait sa carrière avec les Kings de Los Angeles –, avec Bill Ranford devant le filet.
Ce dernier avait été élu candidat au trophée Conn-Smythe attribué au joueur le plus utile à son équipe en séries.
Dans le gros trouble !
Cela dit, on ne peut que donner raison à Gretzky. L’Avalanche et les Oilers devront resserrer leur défense. Des pointages de 8 à 6, c’est excellent pour le spectacle. Ça garde les amateurs et les téléspectateurs sur le bout de leur siège, moi le premier. Mais ça ne fait pas très sérieux, avouons-le.
Rien n’est encore gagné pour le Lightning de Tampa Bay. Mais s’il atteint la finale, comme tout le monde s’y attend, ses chances de rafler un troisième titre de suite seront excellentes.
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le Lightning présente la plus basse moyenne de buts accordés dans les séries.