Le tramway en danger si Pierre Poilievre arrive au pouvoir, affirme Duclos


Taïeb Moalla
Qualifiant le chef conservateur Pierre Poilievre «d’arrogant», «d’insolent» et «d’incompétent», le ministre libéral fédéral Jean-Yves Duclos a laissé entendre qu’une arrivée des conservateurs au pouvoir à Ottawa mettrait en grand danger le mégaprojet de tramway de Québec.
«Quelle odieuse sortie de M. Poilievre. À peine atterri à Québec, il s’est mis à insulter tout le monde. Il a traité M. Legault et son gouvernement d’incompétents. Il a traité M. Marchand et toute la Ville de gens incompétents», a déploré M. Duclos, lundi matin, en marge de sa participation à l’inauguration du NGCC Vincent Massey, un nouveau brise-glaces de la Garde côtière canadienne.
La semaine dernière, à Québec, M. Poilievre a assuré qu’il ne mettrait pas un dollar supplémentaire pour éponger les coûts supplémentaires du tramway. Il a également affirmé que ce projet est «mal géré».
Inflation mondiale
L’arrivée de M. Poilievre au pouvoir signifierait-elle qu’il n’y aurait pas de tramway à Québec? «Pas seulement “pas de tramway” parce qu’il y a d’autres projets qui coûtent plus cher avec l’inflation mondiale. Le logement coûte plus cher», a laissé tomber M. Duclos.
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Selon lui, «c’est troublant que M. Poilievre, qui ne connaît rien à la région de Québec, mette le blâme de l’inflation mondiale, qui augmente les coûts des infrastructures, sur le dos de gens qui travaillent fort depuis de nombreuses années, à Québec, pour aller de l’avant en matière de logement et d’infrastructures».
Appui d’Ottawa
Malgré la hausse appréhendée du budget du tramway, M. Duclos a réitéré l’appui d’Ottawa au projet. «Le gouvernement canadien est là depuis le début. Et on va aussi assumer une partie des coûts additionnels», a-t-il affirmé en encensant la position analogue prise par le premier ministre du Québec, François Legault.
Cette «partie des coûts additionnels» correspond-elle toujours aux 40% généralement décaissés par le palier fédéral pour les projets de transport en commun?
«C’est toujours la même chose. Traditionnellement, c’est 40%. Ça dépend des coûts évidemment», a répondu Jean-Yves Duclos, de façon quelque peu obscure en disant attendre la mise à jour du budget.
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Interrogé quant à l’hypothèse que la Ville de Québec devienne maître d’œuvre des infrastructures du tramway en cas d’échec des négociations avec les consortiums, le ministre Duclos a soutenu que «ça relève de l’administration municipale qui a notre entière confiance et notre respect total».