Le tournoi de tennis féminin de Montréal, le plus populaire... et de loin
Mylène Richard
Depuis que Montréal a établi en 2023 un record de foule pour un tournoi de tennis féminin présenté sur une semaine, on savait que l’événement était populaire, mais selon les derniers chiffres de la WTA, il bat les autres villes à plate couture.
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«Ça ne passe pas inaperçu, assure au Journal la directrice de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, Valérie Tétreault. On nous parle de nos succès aux guichets et encore plus quand c’est une année féminine. C’est devenu notre signature.»
Il y a deux ans, 219 667 spectateurs ont ainsi assisté malgré la pluie à la compétition dans la métropole québécoise.
Toronto larguée
De plus, la différence entre une année féminine et masculine n’est pas si énorme à Montréal (en alternance avec Toronto). Ça varie entre 7000 et 18 000 amateurs de plus pour voir les hommes en action. Dans la Ville Reine, l’ATP attire entre 24 000 et 30 000 spectateurs de plus.
«Pour la WTA, c’est très précieux. C’est noté par les joueuses. Il n’y a rien de plus motivant que d’être capable de jouer devant une foule, de s’entraîner devant des gens et de sentir qu’il y a un engouement. Ça amène un autre niveau d’intensité», constate Tétreault.
La ville aux 100 clochers fait mieux que Toronto, qui a enregistré sa meilleure assistance pour les joueuses l’été dernier, avec 150 700 sièges occupés.
«Ça démontre à quel point Montréal ne fait pas la distinction entre une année masculine ou féminine», se félicite Tétreault.
«C’est ce qui me rend fière de notre tournoi et de nos amateurs de tennis, continue-t-elle. C’est tout à notre honneur de s’être intéressé au tennis féminin et de se dire que ça vaut la peine de continuer de se déplacer. Les gens d’ici sont ouverts d’esprit, aiment le tennis, reconnaissent que ce sont deux produits différents qui ont des choses à offrir.»

Rien à voir
Et quand on compare avec les autres villes dans le monde qui ont présenté un tournoi identique WTA 1000 (une semaine sans combiner les hommes et les femmes), Montréal écrase la concurrence.
Cette année, Doha a accueilli 33 000 amateurs; et Dubaï, 44 000. La saison passée, il y a eu 76 000 spectateurs à Wuhan. Pékin, dont la population est de 22 millions d’habitants, a bien fait avec 300 000 entrées, mais son événement se déroule sur deux semaines.

Vers un autre record
Les comparaisons seront possibles sous peu, puisque l’Omnium Banque Nationale organise pour la première fois une compétition étalée sur 13 jours, incluant les qualifications. Ce sera donc tout un défi, puisqu’il y aura six séances supplémentaires. Mais la réponse est très bonne jusqu’à maintenant.
«On est en voie de battre notre record d’assistance de 2022, avec un peu plus de 237 000 personnes [une année masculine]», mentionne la directrice montréalaise.
À trois semaines du tournoi, 40 000 billets de plus qu’à pareille date l’an dernier avaient été vendus, et du nombre, 50% des acheteurs en seront à une première expérience au Stade IGA.
Tétreault rêve de revivre les années 1980-1990, époque lors de laquelle les Steffi Graf, Monica Seles et Arantxa Sánchez-Vicario dominaient la planète tennis.
«Ça va dépendre des personnalités que tu as au sommet. Dans les 20 dernières années, avoir Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, ç’a grandement aidé les hommes», souligne l’ancienne joueuse de 37 ans.