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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Le tir qui rivalisera bientôt avec Matthews et Bedard

Photo fournie par Rena Laverty / USNTDP
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2023-12-18T04:57:00Z
2023-12-18T09:57:00Z
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Auston Matthews et Connor Bedard révolutionnent la Ligue nationale de hockey (LNH) avec leur façon trompeuse de décocher la rondelle. On verra de plus en plus de jeunes garçons les imiter et trouver des techniques inédites pour changer leurs angles de tir et traumatiser les gardiens. 

Le prochain dans cette lignée? Cole Eiserman, du programme de développement des États-Unis, véritable «machine à scorer», en bon québécois. Si l’on remonte à la saison dernière, Eiserman a inscrit 96 buts à ses 85 derniers matchs dans l’uniforme de la jeune élite américaine. 

De telles statistiques sont affolantes, mais ce qui distingue surtout Eiserman des autres, c’est son tir extrêmement lourd, différent de tout ce que son entraîneur Nick Fohr a vu auparavant. Et sachez que Fohr travaille au sein du programme de développement américain depuis près de 15 ans. 

«Il a marqué plus de buts que quiconque sur des tirs qui ont atteint le gardien au préalable, explique Fohr, entraîneur-chef des moins de 18 ans cette saison. Je n’ai jamais rien vu de tel. Son tir est tellement pesant que, même si ça frappe le gardien, ça se transforme en but. 

«Écoute, j’ai vu passer Matthews et Cole Caufield au fil de mes années ici. Mais pour ce qui est du meilleur tir que j’ai eu la chance de voir, Eiserman est un candidat. Il est dans cette conservation.»

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La plupart du temps, les gardiens qui sont victimes du tir d’Eiserman ne comprennent même pas ce qui vient de se passer.

«J’ai vu de nombreux gardiens réagir après un but, raconte Fohr. C’est arrivé l’autre jour. Un gardien se fait retirer du match en deuxième période. Il patine près de notre banc juste après que Cole eut marqué. Cole venait de tirer entre ses jambières, mais son tir avait touché le bâton du gardien et avait tout de même trouvé le fond du filet.» 

«C’est fou! Le gardien regardait son bâton dans l’incompréhension la plus totale. Tu voyais une grosse marque noire au sommet de son bâton, là où la rondelle l’avait frappé. Il y avait suffisamment de vélocité dans le tir pour traverser. Le pauvre garçon se demandait : "Comment cette rondelle a pu rentrer?!" Il regardait son bâton, complètement désabusé.» 

Comment expliquer cette particularité du tir d’Eiserman? On peut parfois retracer un événement marquant dans la jeunesse du joueur en question. Par exemple, Connor Bedard s’était fracturé le poignet de la main droite en 2017. Durant sa remise en forme, le prodige avait décoché sans relâche des tirs en se servant seulement de son bras gauche. Il a ainsi développé un lancer des poignets foudroyant. 

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Jeune, Mike Bossy frappait des rondelles en acier pour renforcer ses poignets. Le regretté et légendaire attaquant revendique la meilleure moyenne de but par match de l’histoire de la LNH.

Donc, quel est le secret du tir de Cole Eiserman? Le mystère demeure malheureusement entier pour l’instant. 

«J’aimerais avoir la réponse parfaite, mais honnêtement, je l’ignore, avoue Fohr. Matthews, c’était surtout sa façon de décocher [en anglais, "release"].» 

«Pour Caufield, c’était une question de précision. Vous connaissez son talent. Il peut loger la rondelle dans la plus mince ouverture. Quant à Eiserman, ce n’est pas seulement une question de précision. Il a une gâchette rapide comme Matthews et il est précis, mais son tir a aussi un élément de puissance qui permet à la rondelle de traverser l’équipement du gardien. C’est vraiment un délice de pouvoir assister à ça tous les jours.»

Si Eiserman a vécu une certaine déception en étant boudé par la sélection américaine en vue du Championnat mondial junior, il aura maintenant le champ libre pour fracasser le record de buts du programme détenu par Caufield, soit 72 en une saison. 

Les yeux sont rivés sur la sensation canadienne Macklin Celebrini, premier de classe selon le consensus actuel, mais l'équipe qui repêchera deuxième en 2024 risque de recevoir un très beau prix de consolation.

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