«Le temps de l’Armageddon»: la fin de l’enfance

Isabelle Hontebeyrie | Agence QMI
Avec ce drame d’inspiration autobiographique se déroulant au tout début des années 1980, James Gray revient sur Terre après son remarquable «Vers les étoiles».
L’Américain James Gray nous a donné «Two Lovers» (2008) ou «La Cité perdue de Z» (2016) et, à 53 ans, il était temps pour lui de revisiter l’époque de son enfance.
Nous sommes donc transportés en 1980, à la veille de l’élection à la présidence de Ronald Reagan un an plus tard. Le jeune Paul Graff (Banks Repeta) est élevé dans le quartier de Queens de New York. D’origine juive, la famille ressemble à toutes les autres. La mère, Esther (Anne Hathaway) est présidente de l’association des parents de l’école publique de Paul tandis qu'Irving (Jeremy Strong) est plombier, parfois très violent envers ses deux fils.
Paul est impoli, turbulent et lorsqu’il se lie d’amitié avec Johnny (Jaylin Webb), un jeune Noir de son école, il accumule les bêtises au point où ses parents décident de l’envoyer dans une école privée sévère à la suggestion de son grand-père. Aaron (Anthony Hopkins, formidable comme toujours), le patriarche de la famille, est celui avec lequel Paul a le plus de liens. Les deux s’adorent, se comprennent et le garçonnet passe tout le temps qu’il peut avec le père de sa mère.
Si le titre «Le temps de l’Armageddon» est une référence à peine voilée à l’arrivée au pouvoir de Reagan et aux effets de ses politiques sociales et économiques, c’est également un constat – peu optimiste, avouons-le – sur la fin de l’enfance et la découverte du monde des adultes. Un monde fait de violence, de mort, de racisme et de trahison contre lequel, lorsqu’on est jeune, il est inutile de se révolter.
Note: 3 sur 5