Le taux directeur maintenu à 2,75% par la Banque du Canada

Olivier Boivin
La Banque du Canada maintient, mercredi matin, son taux directeur à 2,75% pour la deuxième fois consécutive.
Lors de sa mise à jour, la banque centrale canadienne a décidé une nouvelle fois de ne pas moduler cet indicateur en raison de l'incertitude liée à la politique commerciale américaine, notamment les droits de douane.
«L’incertitude reste élevée, a indiqué le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem. L’économie canadienne s’est affaiblie, mais pas de façon marquée. Et les récentes données sur l’inflation sont légèrement plus fortes que prévu.»
«Dans ce contexte, nous avons décidé de laisser le taux directeur inchangé le temps d’amasser plus d’informations sur la politique commerciale américaine et ses effets», a-t-il ajouté.
C'est pour cette même raison que la décision avait été prise, en avril, de maintenir le taux directeur à 2,75% après sept baisses consécutives.
M. Macklem mentionne que cette prudence est la meilleure façon de limiter l'impact de la politique commerciale américaine sur les prix au pays.
«Vu l’incertitude hors du commun, le Conseil procède avec prudence, en portant une attention particulière aux risques, a-t-il soutenu. Cela implique d’être moins tournés vers l’avenir que d’habitude.»
«Notre priorité est de préserver la confiance des Canadiennes et Canadiens dans la stabilité des prix pendant cette période de bouleversements mondiaux», a-t-il renchéri.
Vers d'autres baisses?
La décision du maintien des taux n'est pas une surprise pour le stratège en chef d'Idustrielle Alliance Gestion mondiale d'actifs, Sébastien McMahon.
«On s’attendait à ça aujourd’hui, explique-t-il, en entrevue à LCN. La Banque du Canada était assez claire dans son langage depuis la dernière décision. On est dans une espèce de folie économique. Les tarifs ont augmenté, ils ont baissé depuis, et là les tarifs sur l’acier et l’aluminium ont doublé hier.»
Dans sa déclaration, Tiff Macklem a indiqué que si cette incertitude a un impact négatif sur l'économie du pays, la décision pourrait être prise de baisser le taux directeur au cours des prochains mois.
«Dans l’ensemble, les membres du Conseil étaient d’avis qu’il pourrait être nécessaire de baisser le taux directeur si les droits de douane américains et l’incertitude font ralentir l’économie et si les pressions sur l’inflation découlant des coûts sont maîtrisées», a-t-il évoqué.
M. McMahon est aussi d'avis qu'il est dans l'intérêt de tous de voir le taux directeur se rapprocher davantage des 2% d'ici 2026.
«Il y a un consensus général qui dit qu’il va falloir continuer à baisser [le taux] mais ce n’est pas clair quand, affirme-t-il. On continue de penser, nous, qu’à la fin de l’année, on va être plus proche de 2%. Je pense qu’il y a encore de la place pour des coupures. Mais il y aura quelques [mises à jour] où l’on reste sur les lignes de côté.»
La prochaine mise à jour du taux directeur aura lieu le 30 juillet.