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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Temps supplémentaire obligatoire en santé: le syndicat somme le ministre Dubé d’agir rapidement

La présidente de la FIQ du CHU de Québec, Nancy Hogan, ici devant l’hôpital du Saint-Sacrement, confie que les temps sont durs pour ses membres, avec la troisième vague qui frappe fort. « C’est beaucoup d’anxiété », dit-elle.
La présidente de la FIQ du CHU de Québec, Nancy Hogan, ici devant l’hôpital du Saint-Sacrement, confie que les temps sont durs pour ses membres, avec la troisième vague qui frappe fort. « C’est beaucoup d’anxiété », dit-elle. Photo d'archives, Stevens Leblanc
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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2021-12-09T17:06:57Z
2021-12-09T22:01:00Z
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Le Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec somme le ministre de la Santé, Christian Dubé, d’agir rapidement et de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire dans les plus brefs délais.

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Entre le 15 novembre et le 5 décembre, le Syndicat interprofessionnel du CHU de Québec (SICHU-FIQ) a dénombré 377 recours au TSO imposés aux infirmières, aux infirmières auxiliaires et aux inhalothérapeutes.

«Force est de constater que le TSO est toujours bien présent et qu’il pousse nos jeunes professionnelles en soins à le fuir et à quitter le CHU de Québec. Il faut stopper l’hémorragie et ça passe par des changements à court terme, pas en 2022 ni en 2023! », dénonce Nancy Hogan, présidente du SICHU.

En date du 15 novembre, jusqu’au 5 décembre dernier, le syndicat ne dénombre pas moins de 377 TSO imposés aux infirmières, aux infirmières auxiliaires et aux inhalothérapeutes.

«Et ça, c’est sans compter tous les temps supplémentaires déjà prévus par les gestionnaires», rappelle Mme Hogan.

Le syndicat indique que des membres du personnel en soins les interpellent quotidiennement parce qu’ils sont en détresse.

«Ils nous demandent de quelle façon ils pourraient se sauver du navire, de quelles façons ils pourraient avoir une vie à elle», poursuit-elle.

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«Violence organisationnelle»

Par ailleurs, la prime du 15 000$ n’a pas apporté les effets escomptés alors que les conditions pour l’obtenir présentent trop de contraintes.

«On n’a toujours pas reçu le nouvel arrêté avec les assouplissements proposés indique Mme Hogan. Les primes de rétention n’ont pas attiré les foules, puisque le TSO est encore là et qu’il n’a pas diminué. C’est une forme de violence organisationnelle pour celles qui le subissent».

Mélanie Bussières, une infirmière qui cumule huit années d’expérience à l’urgence du CHU de Québec - et qui est de retour au travail depuis peu après un accident de travail survenu il y a un an – indique qu’il y a une augmentation flagrante du TSO.

«Une augmentation qui, selon moi, dépasse l’entendement», se désole-t-elle.

Alors qu’elle est en retour progressif, on ne lui impose pas de TSO, mais elle ressent un sentiment de culpabilité envers ses collègues.

«Chaque quart de travail que je ne fais pas, l’impact est direct sur mes collègues. Ça me fait sentir avec un sentiment de culpabilité», observe Mme Bussières.

Le ministre Christian Dubé a finalement répondu aux infirmières. 

«Nous comprenons la frustration des infirmières de notre réseau de la santé face au temps obligatoire. Nous sommes déjà au travail afin que celui-ci soit une mesure d’exception, et non pas une méthode de gestion, comme cela est le cas depuis de nombreuses années», a indiqué le ministre. 

M. Dubé a ajouté que son gouvernement a annoncé une «petite révolution» dans l’organisation du travail et la gestion au sein du réseau de la santé, une forme de passerelle pour de meilleures conditions de travail pour les infirmières.  

«C’est un changement de culture qui va profiter à tous. Cela dit, la première étape avant de pouvoir réorganiser le travail et les horaires, c’est d’attirer les infirmières dans le réseau, et nous avons engagé plus de 1356 personnes, alors que plus de 4254 supplémentaires ont rehaussé à temps plein. Avec nos efforts, au CHUQ, ce sont 52 personnes qui ont été embauchées, alors que 258 employés ont rehaussé leur travail à temps plein.» 

Le ministre se dit d’accord pour diminuer le temps supplémentaire obligatoire, le recours aux agences de placement privées et pour alléger le travail administratif et donner de l'autonomie au personnel pour des horaires gérées au niveau local.  

– Avec la collaboration de Jean-François Racine

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