Le sous-financement de notre défense nationale met le Canada en danger

Jean Charest
La défense nationale de notre pays est une condition essen-tielle à la souveraineté. La guerre en Ukraine illustre notre besoin de renforcer nos capacités en matière de sécurité. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a fait le choix de sous-financer la défense nationale. Son inaction a miné notre capacité à soutenir nos alliés, notamment l’Ukraine.
La démocratie est en péril. Des vies humaines sont menacées. Nos alliés attendent davantage du Canada.
Les récentes livraisons d’équipements létaux, quoique bien accueillies, arrivent tardivement. L’absence de planification nous condamne à un rôle secondaire où nous sommes toujours dans la gestion d’interventions tardives. L’anticipation et la planification sont deux éléments cruciaux pour protéger et défendre nos valeurs lorsque nous sommes menacés par des agressions armées ou des tyrans.
Nous payons pour notre inaction
Nos politiques d’approvisionnement d’équipements militaires sont déficientes et dysfonctionnelles. Depuis des années, les experts nous mettent en garde contre les failles de nos marchés publics. Nous avons payé cher le prix de notre inaction dans les dernières semaines.
Le Canada est resté à l’écart pendant que nos alliés (les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie) concluaient un nouveau pacte de sécurité pour contrer la Chine dans le Pacifique.
L’Allemagne, la Suède et d’autres alliés de l’OTAN ont déjà promis d’augmenter leurs dépenses militaires pour contrer les menaces. Le Canada a une responsabilité morale d’agir, et d’agir maintenant.
Augmenter nos dépenses militaires rapidement
Si je suis élu chef du Parti conservateur du Canada, je m’engage à ce qu’un futur gouvernement puisse faire les changements significatifs dont le Canada a besoin pour assurer sa sécurité. J’agirai rapidement pour amener les dépenses en défense du Canada à 2 % de notre PIB et pour augmenter à 100 000 le personnel de nos forces armées. Nous moderniserons nos infrastructures en cybersécurité afin de minimiser tout risque futur, et nous corrigerons les lacunes de nos marchés publics pour que nous puissions enfin acquérir les équipements militaires dont nous avons désespérément besoin.
Le conflit actuel nous rappelle l’impératif de protéger la souveraineté dans le nord du Canada. De nouvelles voies maritimes, essentielles au commerce international et à l’exportation, s’ouvrent dans notre territoire arctique. Plusieurs pays, incluant les États-Unis, ne reconnaissent pas notre souveraineté sur le passage du Nord-Ouest et cela s’explique en partie par la faiblesse de nos investissements dans notre défense de l’Arctique canadien. Par ailleurs, la Russie s’est dotée d’une base militaire moderne en Arctique, ce qui illustre en temps réel les menaces qui planent sur les intérêts du Canada.
Nous devons également investir dans la cybersécurité afin de protéger nos forces armées et nos industries. Nous devons avoir le courage d’agir dans l’intérêt supérieur de la nation. Nous avons besoin d’un gouvernement qui soutient nos forces armées. Les technologies les plus modernes et les esprits les plus brillants doivent être mis à contribution au nom de la sécurité nationale, alors que les guerres deviennent de plus en plus technologiques, atypiques et imprévisibles.
La guerre en Ukraine rappelle cruellement que nous ne pouvons plus ignorer les menaces à notre sécurité.
Jean Charest
Chef du Parti progressiste-conservateur du Canada de 1993 à 1998, vice-premier ministre en 1993 et premier ministre du Québec de 2003 à 2012.
Il est candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada.