Le soccer canadien a le vent dans les voiles


Mathieu Boulay
Avec les déboires du Canadien, les amateurs québécois n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent depuis quelques semaines. Heureusement, il y a d’autres sports qui donnent droit à de beaux moments.
À Edmonton, vendredi, le Canada l’a emporté 1-0 contre le Costa Rica, dans le contexte des qualifications pour la Coupe du Monde de 2022, au Qatar. Cette victoire permet à la formation canadienne de demeurer au plus fort de la lutte du tournoi de qualification de la CONCACAF. Elle n’a toujours pas de défaite (3-0-4) depuis le début de ce processus qui est long et ardu.
Il fallait voir et entendre l’ambiance qui régnait à l’intérieur du Stade du Commonwealth pour comprendre l’importance du moment. Plus de 48 000 spectateurs ont créé une atmosphère comme on en voit trop rarement dans un match de soccer au Canada.
Pour le soccer canadien, c’est majeur, ce qui est en train de se dérouler. L’équipe masculine pourrait qualifier le Canada pour la Coupe du Monde pour la première fois depuis 1986. Une disette de 35 ans.
Une participation à ce tournoi planétaire permettrait à ce sport d’obtenir une notoriété et une crédibilité aux yeux du grand public. Celui d’une nouvelle génération d’amateurs de sport.
Je sais qu’il y a un noyau dur d’amateurs de soccer au Québec et au Canada, mais cette popularité n’arrive pas encore à la cheville de celle du hockey. Pour le moment. Rien ne dit que ça ne pourrait pas changer dans les prochaines années.
Ce sport a besoin d’un coup d’éclat, comme une participation à la Coupe du Monde, pour prendre une place de choix dans le paysage sportif du Canada. Ce qui permettrait de confirmer le goût du soccer chez les jeunes au cours des dernières années.
Un coup de barre
Le soccer a connu une croissance intéressante partout au pays, dans les deux dernières décennies. Aujourd’hui, on parle d’un million de membres affiliés à Soccer Canada. Plusieurs joueurs sont maintenant en mesure d’avoir des carrières en sol européen.
Au cours des cinq dernières années, un coup de barre a été donné à l’équipe nationale masculine. L’embauche de John Herdman lui a donné un nouveau souffle.
En 2018, le Canada était au 95e rang mondial lorsque
Herdman est arrivé à la barre de l’équipe. On lui a donné carte blanche pour redresser la situation et ce fut la bonne décision. Et ses résultats sont là pour le prouver.
Grâce à un changement de culture, le sélectionneur a permis à son équipe de grimper au 48e rang, selon le dernier relevé de la FIFA. Un bond significatif, et il faut penser que ce n’est que le début.
Le phénomène Davies
Durant sa longue et glorieuse carrière, Christine Sinclair a été le visage du soccer au pays. Toutefois, dans les dernières années, elle a passé le flambeau à Alphonso Davies. Une passation des pouvoirs qui s’est effectuée de façon naturelle.
Davies, c'est le Connor McDavid du ballon rond au pays. Avec son talent exceptionnel, il transporte l’équipe canadienne sur ses épaules. Un joueur capable de répondre présent dans les grands moments.
Il a une touche extraordinaire autour du filet adverse. Celui qui évolue avec le Bayern Munich, une formation de première division en Allemagne, est la locomotive de l’équipe canadienne.
Avec sa présence au sein de la formation, tout est possible. On aura besoin de sa magie pour réussir ce tour de force, dans la prochaine année. Toutefois, il ne pourra pas tout faire seul.
Une qualification pour la prochaine Coupe du Monde serait extraordinaire pour le Canada. Pour une rare fois, le soccer aurait une place de choix dans les bulletins de nouvelles sportives. Un virage qui ferait du bien.
Caufield aura besoin de temps

Cole Caufield a marqué un but d’un angle impossible en fin de semaine. Plusieurs amateurs ont poussé un soupir de soulagement parce que l’attaquant n’avait pas marqué à ses quatre premiers matchs avec le Rocket.
Caufield aura besoin de temps pour retrouver sa touche et sa confiance. Le Canadien ne doit pas précipiter son retour à Montréal, à moins qu’il y ait plusieurs blessures. La direction doit s’assurer qu’il va bien sur tous les plans avant de le ramener dans la LNH. La direction n’a pas droit à l’erreur avec son petit marqueur.
Lewis est le meilleur depuis Green

Eugene Lewis a connu un autre gros match pour les Alouettes. Il a des chances de finir au premier rang pour les verges amassées par la passe et pour les touchés dans la LCF. C’est le meilleur receveur depuis les belles années de S.J. Green à Montréal. Certes, Lewis ne joue pas à la même position que Green sur le terrain. Toutefois, ils possèdent une qualité commune : faire des attrapés au moment opportun. Une chose est sûre : les Alouettes doivent garder Lewis le plus longtemps possible.
Le gala de Trois-Rivières est-il en péril ?

Le promoteur Yvon Michel avait annoncé qu’il présenterait des galas les 10 et 17 décembre. Si la promotion de la carte du 17 est bien lancée, on ne peut pas en dire autant de celle du 10, qui doit se tenir dans le nouvel amphithéâtre de Trois-Rivières. La date est encore au calendrier de la Régie. Les têtes d’affiche, Mikaël Zewski et Marie-Pier Houle, sont en camp d’entraînement, mais aucune annonce officielle n’a été faite. À moins d’un mois de l’événement, les billets ne sont pas encore en vente. Ça ne sent pas bon.
Fucale n’a jamais baissé les bras

Zach Fucale a écrit l’une des belles histoires de la LNH la semaine dernière. Ce gardien québécois a donné une leçon à tous les hockeyeurs qui songent à baisser les bras. Lors des huit dernières saisons, il a trimballé son baluchon à travers plusieurs équipes de la Ligue américaine et de la East Coast Hockey League. Il n’a jamais abandonné son rêve de jouer dans la LNH, alors qu’il avait toutes les raisons de le faire. Tout le mérite lui revient. Il fait mentir toutes les organisations qui ont lancé la serviette sur lui, dont le Canadien.