«Le salut nazi, ça n’a pas passé»: des Québécois mal à l'aise veulent vendre leur Tesla
Ils ne veulent plus être associés aux frasques du milliardaire qui joue un rôle important dans l'administration du président américain Donald Trump
Olivier Faucher et Jean-Philippe Guilbault
Des Québécois mal à l'aise souhaitent se départir de leurs Tesla pour mener une «petite rébellion personnelle» contre Elon Musk qu’ils admiraient autrefois.
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«Pour moi, le salut nazi ça n’a pas passé du tout», tranche Alain Roy, qui réside à Saint-Constant en Montérégie.
Le courtier immobilier et hypothécaire dans le domaine commercial aujourd’hui semi-retraité possède deux Tesla qu’il a acquises en 2022 et 2024. Aujourd’hui, il se prépare déjà à les vendre.
M. Roy, qui avait autrefois été séduit par la vision pro-environnement de Musk, est maintenant dégoûté par ses comportements et son association avec Donald Trump et les tarifs douaniers qu’il veut imposer au Canada.

«Le génie frôle la folie»
Et il n’est pas le seul, car Sébastien Gagnon, fondateur de la brasserie Dunham, compte se départir de sa Tesla Modèle 3 pour les mêmes raisons.
«À l’époque, je trouvais ça fascinant la technologie. La performance sur les routes du Québec en été, c’est incroyable! [...] Mais dans ce cas-ci, j’ai l’impression que le génie frôle la folie», fait-il valoir.
M. Gagnon, qui vit à Frelighsburg, en Estrie, promet ainsi de vendre ce printemps le véhicule qu’il «adore», mais dont il ne peut plus endosser la marque.
«Le symbole est beaucoup trop fort, croit-il. Est-ce que l’expérience de conduite vaut plus qu’endosser un multimilliardaire qui a perdu le nord? Je ne pense pas.»
Achat d’un Cybertruck annulé
De son côté, Alain Roy avait même précommandé un Cybertruck pour lequel il avait fait un dépôt de 150$ lors du dévoilement du modèle il y a cinq ans afin de mieux transporter tout son équipement de golf.
Lorsqu’il a finalement été notifié la semaine dernière que son tour était venu de mettre la main sur la fameuse camionnette électrique, il n’était plus question pour lui de donner un sou de plus à Tesla. Il a donc annulé sa commande.

«J’ai parlé à mon épouse. Moi je n’aime pas ce qu’il [Elon Musk] a fait et elle était d’accord. Ma petite rébellion personnelle est de ne plus faire affaire avec eux», dit celui qui n’a entre autres pas apprécié son opération pour réduire drastiquement la fonction publique, à la tête du nouveau département de l'Efficacité gouvernementale.
«J’ai trouvé ça assez sauvage pour les gens qui travaillaient là. Pourquoi encourager l’homme le plus riche au monde alors que lui élimine carrément des emplois qui ne sont pas importants à ses yeux?» demande-t-il.
En outre, M. Roy a posé d’autres gestes pour boycotter les États-Unis. Il a annulé un voyage à Disney World ainsi que ses abonnements à Costco et Amazon Prime.
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