Le RTC regrette «une impasse» avec ses mécanos
Les négociations se poursuivent tout de même de façon intensive


Taïeb Moalla
Alors que le Réseau de transport de la Capitale (RTC) regrette «l’impasse» dans les pourparlers, le syndicat de l’entretien (CSN) met plutôt l’accent sur les négociations intensives en cours et espère qu’elles permettront d’éviter le déclenchement d’une grève à partir du 4 juillet.
Le compte à rebours est lancé pour cet arrêt de travail de 10 jours qui débuterait le vendredi 4 juillet et qui paralyserait l’essentiel des services du RTC (à l’exception du transport adapté, du Flexibus et d’àVélo) durant la plupart des journées du Festival d’été de Québec (FEQ).
«Présentement, il y a une impasse à la table de négociations», a déploré Maude Mercier Larouche, présidente du RTC, jeudi après-midi, en point de presse.
Le RTC calcule que l’ensemble des demandes syndicales équivaudrait à une dépense supplémentaire de 75M$, sur cinq ans, pour l’employeur. Si l’on prend uniquement la hausse salariale demandée de 30% sur cinq ans, révélée dans l’édition de jeudi du Journal, cela représenterait 32,8M$.
Insoutenable
«Trente pour cent sur cinq ans, c’est insoutenable pour un gestionnaire de fonds publics d’une société de transport quand on connaît le contexte précaire des sociétés de transport», a ajouté Mme Mercier Larouche.
Le RTC a par ailleurs réitéré sa demande au syndicat afin qu’il prévoie un service de bus minimal lors des heures de pointe du matin et de l’après-midi ainsi que durant la période très achalandée du FEQ, au cours de laquelle on enregistre 300 000 déplacements.
Nicolas Girard, directeur général du RTC, a dit ne pas comprendre que le même syndicat (la CSN) assure ce genre de service minimum lors des grèves des transports à Montréal, mais pas à Québec.
À noter, par ailleurs, que le RTC a promis aux usagers qui achèteront des laissez-passer du FEQ de les rembourser advenant un débrayage.
Le syndicat se dit «insulté»
Jeudi après-midi, le son de cloche était plutôt différent du côté de la CSN. On a dit miser sur les prochaines journées de négociations (incluant le samedi, le dimanche et le jour férié du 1er juillet) pour dénouer l’impasse. Le syndicat a précisé avoir très peu aimé la sortie patronale.
«Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN) est insulté de la sortie de l’employeur cet après-midi [jeudi] parce qu’au même moment, on est justement en train de travailler sur leurs demandes», a tonné le chef syndical, Nicolas Louazel.
D’après lui, «c’est très exagéré de parler de 75M$. Je ne sais pas où ils sont allés chercher ça. Oui, on a des demandes, mais on n’en a pas encore discuté. On n’est pas rendu au monétaire».
Les 363 employés des garages du RTC sont sans convention collective depuis le 27 septembre 2024, soit depuis neuf mois.
CE QU’ILS ONT DIT
«C’est certain que le Festival d’été de Québec devient un levier supplémentaire pour les groupes syndicaux parce qu’on sait que c’est une période super achalandée [...]. Je trouve ça triste qu’on prenne en otage un événement d’une telle importance à la ville de Québec qui nous permet de rayonner.»
– Maude Mercier Larouche, présidente du RTC
«C’est de la négociation. Les demandes de part et d’autre vont être épurées et priorisées. Et il ne faut pas oublier qu’on a des propositions pour faire des économies au RTC et émettre un service de qualité.»
– Nicolas Louazel, président du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN)
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