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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le Régime québécois d’assurance parental de nouveau sur la voie du déficit

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Vincent Larin | Agence QMI

2021-04-27T22:45:58Z
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Aussitôt les congés parentaux bonifiés, le Régime québécois d’assurance parental (RQAP) se retrouvera en déficit dans trois ans, après avoir pourtant engrangé des sommes records ces dernières années.

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Interpellé à ce sujet lors de l’étude des crédits de son ministère, mardi, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, a affirmé qu’il n’envisageait pas de réduire les bonifications annoncées par son gouvernement depuis le début de son mandat.

Des semaines de congé supplémentaires ont, en effet, été octroyées aux pères, aux parents de jumeaux et aux couples adoptants dans le cadre d’un projet de loi qu’il a présenté.

«Je peux vous assurer que nous n’anticipons pas de faire des coupes [ou de] faire marche arrière en ce qui a trait aux bonifications intégrées dans l’assurance parentale», a-t-il assuré.

Sérieux revirement

Mais si rien n’est fait, la cagnotte du RQAP récoltée à même les poches des Québécois qui y contribuent chaque année pour financer leurs congés parentaux risque d’être complètement vidée à l’horizon de 2024.

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C’est ce que révèle le Rapport actuariel du RQAP, dont les chiffres en date du 21 décembre 2019 ont été publiés en février dernier, qui laisse entrevoir un «écart entre les entrées et les sorties de fonds».

Ainsi, la réserve de 414 millions $ accumulés dans le fond à la fin de 2019 se transformera en un manque à gagner de 99,3 millions d’ici la fin de l’année 2024, prévoient les actuaires du Conseil de gestion de l’assurance parentale.

Il s’agit d’un sérieux revirement de situation alors qu’en juin 2019, le ministre Boulet annonçait son intention de réduire les cotisations payées par les employeurs et travailleurs de 6 % et de bonifier les congés parentaux en raison d’un surplus record au RQAP.

Il joue aujourd’hui de prudence.

Reprise économique

«On anticipe à l’automne 2022 être en mesure de ne pas hausser le taux de cotisation. Maintenant, dans les années à venir, ça va dépendre de comment ça évolue. 2024, c’est un horizon qui est selon moi lointain avant de prédire déjà un déficit», explique-t-il, en entrevue.

La reprise économique post-pandémie et une baisse anticipée du taux de natalité pour les prochaines années laissent entrevoir un meilleur bilan d’ici 2024, indique son cabinet. Une somme de 130 millions $ versée par le gouvernement fédéral comme compensation vient aussi éclaircir le tableau.

Mais le ministre devra tôt ou tard «pilé sur la peinture qu’il a lui-même étendue», soit en rehaussant les cotisations, soit en réduisant les prestations versées, estime le député solidaire Alexandre Leduc.

En baissant de façon importante les cotisations au RQAP ces dernières années, il a privé le RQAP d’un «coussin», remarque-t-il.

«Et justement, quand on ne sait pas de quoi l’avenir est fait, c’est bien d’avoir un coussin et ce qu’on remarque [...] c’est que ce coussin va complètement disparaître d’ici 2023-2024», déplore le député d’Hochelaga-Maisonneuve.

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