Les unités spéciales donnent la victoire au Rouge et Or

Richard Boutin
Dans un match spectaculaire où Éloa Latendresse-Regimbald a démontré toute l’étendue de son talent, le Rouge et Or de l’Université Laval a eu droit à une bonne frousse, mais les unités spéciales ont sauvé la mise dans une victoire de 30-17, dimanche au PEPS, devant les Redbirds de McGill.
Cette victoire acquise devant 15 410 spectateurs pour un total historique de 72 234 permet au Rouge et Or de conserver l’avantage du terrain dans l’éventualité d’une égalité au premier rang en fin de saison. Le coussin dans les points accordés des protégés de Glen Constantin a toutefois fondu de 42 à 25 en prévision du dernier match à Sherbrooke, samedi prochain.
En retard 17-16 après cinq minutes au quatrième quart, le Rouge et Or a renversé la vapeur en profitant d’un dégagement bloqué par Anton Haie recouvert par Olivier Ruest qui a filé sur 15 verges pour le touché.
Après un touché de McGill en fin de troisième quart qui lançait McGill en avance 14-9, les unités spéciales ont frappé une première fois. Billy Jonas Pernier a ramené le botté d’envoi sur une distance de 99 verges pour inscrire son premier touché en carrière.
«Pas de panique»
Sur cette séquence, les Redbirds ont eu l’impression de revivre le cauchemar de vendredi dernier quand le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke avait réussi un touché sur un retour de 115 verges pour pousser la rencontre en prolongation avant de se sauver avec la victoire.
«Malgré le retard au 4e quart, les gars n’ont jamais paniqué, a mentionné l’entraîneur-chef Glen Constantin. Les bottés bloqués et les gros retours, ça se travaille à l’entraînement. J’ai des sentiments mitigés. On a gagné, mais on n’a pas joué notre meilleur match.»
«On a réussi de gros jeux en marquant rapidement, ce qui a eu pour conséquence qu’on n’a pas eu de rythme en offensive, de poursuivre le pilote lavallois. Ce n’est pas notre style de jeu. Cela a mis un stress sur la défensive. L’écart dans le temps de possession a été beaucoup trop grand.»
Les visiteurs ont eu le ballon en leur possession 40 min 13 s comparativement à 19 min 47 s pour Laval.
Des spécialistes heureux
Ruest et Pernier rayonnaient après le match. «J’ai marqué au moins un touché dans toutes les équipes où j’ai joué et je suis soulagé d’avoir atteint cet objectif avec le Rouge et Or, a raconté Pernier. J’en faisais un point d’honneur. Je remercie Mathieu Bertrand de m’avoir fait confiance et je lui dédie mon touché. Après mon échappé contre Concordia, Mathieu a gardé confiance en moi et cela a fait toute la différence.»

À sa première saison à Laval après trois années avec les Mustangs de Western, Ruest savourait le moment. «La remise était mauvaise et on a saisi l’opportunité, a-t-il expliqué. Anton a fait un gros jeu en se rendant au botteur. De mon côté, ça fait du bien de réussir un gros jeu. L’intensité était au maximum. Sur les unités spéciales, on a été plus discipliné qu’à Montréal.»
Manque de profondeur
Les unités spéciales ont coulé les Redbirds pour un deuxième match consécutif. «Notre manque de profondeur est un gros défi sur les unités spéciales, a mentionné l’entraîneur-chef Alex Surprenant. On a toutefois bougé énormément le ballon. Notre performance peut seulement accélérer notre reconstruction. Il y a de la place pour des jeunes pour garnir notre alignement.»
«En couchant à Québec samedi soir, pour la première fois en 15 ans, on a démontré que le programme veut réellement gagner à Québec, d’ajouter Surprenant. Après la première interception suivie du touché de Laval au premier quart, les gars auraient pu s’écraser comme ce fut le cas en deuxième demie contre Montréal où on avait connu un long passage à vide.»
Les Redbirds ont récolté 475 verges comparativement à 287 verges pour le Rouge et Or qui a été limité à 11 premiers essais. Sur les 475 verges, 464 ont été l’affaire de Latendresse-Régimbald qui en a récolté 180 en 23 courses et 284 par la passe.