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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Le roi Charles III invité par Carney à prononcer le discours du trône à la fin du mois

L’objectif de la visite est de réaffirmer la «souveraineté» du Canada face aux États-Unis

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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-05-02T14:53:11Z
2025-05-02T15:16:46Z
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Le roi d’Angleterre Charles III a été invité par Mark Carney à prononcer le discours du trône pour ouvrir la prochaine session parlementaire le 27 mai, une première en près d’un demi-siècle. L’objectif: réaffirmer la «souveraineté» du Canada face aux États-Unis.

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«C’est un honneur historique qui concorde avec la gravité de notre époque. Je sais que beaucoup de Canadiens et [de] Canadiennes partagent mon enthousiasme à ce sujet», a déclaré M. Carney en en faisant l’annonce vendredi matin.

Interrogé sur la réplique potentielle des nationalistes québécois qui ont été nombreux à soutenir les libéraux aux urnes, M. Carney a dit que ce geste historique avait pour objectif de «souligner la souveraineté du Canada» et qu’il renvoyait à l’histoire du pays.

«Quand je suis devenu premier ministre la première fois, j’ai mentionné qu’il y avait des peuples fondateurs [au] Canada: les peuples autochtones, le peuple français et le peuple anglais. Alors, ça indique les fondations de notre nation, de la nation canadienne», a-t-il ajouté.

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Un choix «étrange»

Il s’agit d’une première depuis 1977.

Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau avait invité la reine Elizabeth II à prononcer le discours du trône, qui coïncidait avec sa tournée pour le jubilé d’argent et avec l’élection du Parti Québécois (PQ) de René Lévesque au Québec l’année précédente.

Vendredi, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a dit avoir «de la difficulté à y croire», d’autant plus que François Legault disait cette semaine que «Carney en doit une au Québec» pour ses succès électoraux.

«Il est [...] fascinant de constater qu’à la première occasion, Mark Carney se réfère à un souverain étranger, et à une institution nettement hostile aux Québécois, pour défendre un concept qui a pourtant été refusé et dévalorisé par ce même régime fédéral vis-à-vis des Québécois, celui de la “souveraineté”», a-t-il écrit dans X.

Le Bloc Québécois juge que ce geste «est révélateur des valeurs libérales, irréconciliables avec celles des Québécois qui rejettent cette institution et sont attachés aux valeurs de démocratie et de modernité.»

«Mark Carney, pour porter les attributs de la souveraineté canadienne, invite un monarque étranger à inaugurer la législature dont il sera premier ministre. Étrange», a commenté le parti par écrit.

AFP
AFP
Le Québec antimonarchique

D’ordinaire, la lecture du discours du trône est effectuée par le gouverneur général, qui représente la couronne britannique au Canada. C’est l’occasion pour le gouvernement en place d’étayer ses priorités pour la session à venir.

La visite du roi Charles III est hautement symbolique dans un contexte où la souveraineté du Canada est remise en question par le président des États-Unis, Donald Trump.

Un sondage Léger effectué à l’été 2023 établissait que 63% des Canadiens et 78% des Québécois jugent qu’il est temps pour le Canada de reconsidérer ses liens avec la monarchie britannique.

Rappelons que Mark Carney a vécu une partie de sa vie au Royaume-Uni lorsqu’il était gouverneur de la Banque d’Angleterre, entre 2013 et 2020.

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