Le rêve est essentiel pour bâtir la société de demain

Rudy Humbert, PDG, Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec
En cette Journée internationale du rêve, il nous faut regarder lucidement l’état d’esprit des jeunes. Les données sont préoccupantes, près de 60% considèrent que l’avenir leur échappe. Plus grave encore, près d’un jeune sur deux croit faire partie de la dernière génération à pouvoir vivre confortablement.
Ce désenchantement n’est pas anodin: il mine la confiance collective, il réduit l’élan créatif et il affaiblit notre démocratie.
Or, une société sans rêves est une société qui s’éteint à petit feu.
Étincelle de l’espoir
Nous devons avoir le courage de renverser cette tendance. Plutôt que de laisser nos jeunes s’habituer à l’idée d’un avenir sombre ou condamné, nous devons raviver l’étincelle de l’espoir. Parce qu’il est toujours plus indispensable d’imaginer des utopies concrètes que d’accepter la fin du monde, nous avons la responsabilité de leur offrir un futur désirable.
Rêver n’est pas une fuite, c’est un moteur. Les grands progrès sociaux, culturels, scientifiques et humains ont toujours commencé par des rêves. Mais rêver seul ne suffit pas: il faut créer les conditions pour que ces rêves deviennent des projets tangibles.
C’est pourquoi il est urgent de réinventer nos politiques publiques. Trop de jeunes sont encore exclus des décisions qui les concernent directement, trop de portes se ferment au lieu de s’ouvrir. Et surtout, il serait irresponsable de faire peser les actuelles restrictions budgétaires en hypothéquant leur avenir. Les choix financiers d’aujourd’hui ne doivent pas compromettre les droits, les opportunités et les espoirs de demain.
Réinventer le monde
Cela suppose d’investir dans l’imaginaire des jeunes, dans leur capacité à concevoir des alternatives, dans leur droit d’espérer. Cela suppose aussi de bâtir des espaces où l’on encourage leurs idées, où l’on mise sur leur audace, où l’on prend leurs inquiétudes au sérieux tout en stimulant leur créativité.
Car rêver, c’est déjà agir. Souvenons-nous que chaque génération a le droit, et le devoir, de réinventer le monde. Offrons aux jeunes les moyens de rêver mieux, de rêver grand, et surtout, de rêver ensemble.
Parce qu’un rêve partagé devient un avenir possible.
Rudy Humbert
PDG, Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec