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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Le rêve d'un immigrant indien de rester au Québec miné par la bureaucratie

Il aurait sa résidence permanente plus rapidement s’il déménageait à Toronto

Arrivé au Québec en novembre 2020, Arjun Kapur n’a pas perdu de temps à apprendre le français et à s’intégrer à sa société d’accueil.
Arrivé au Québec en novembre 2020, Arjun Kapur n’a pas perdu de temps à apprendre le français et à s’intégrer à sa société d’accueil. Photo Agence QMI, Maxime Deland
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-08-31T04:00:00Z
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Arjun Kapur, un immigrant indien qui a appris le français et qui a trouvé un emploi en finance au Québec, s’étonne : il obtiendrait plus rapidement sa résidence permanente s’il déménageait à Toronto ou à Vancouver.

• À lire aussi: Le nombre de francophones sous-estimé?

«Je suis le seul anglophone qui a appris le français dans ma cohorte», raconte M. Kapur au Journal. En mai, il a obtenu une maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’Université McGill après deux ans d’études.

«Je pense que j’ai consacré plus de temps à apprendre le français qu’à faire mes études à McGill», précise-t-il.

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Boxe et méditation en français

Le jeune immigrant ne s’est pas contenté de faire les cours de francisation du gouvernement. Il a aussi suivi des cours de boxe, de méditation et d’improvisation dans la langue de Tremblay. Et il a fait l’effort de fréquenter des francophones pour multiplier les occasions d’utiliser sa nouvelle langue.

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Aujourd’hui âgé de 31 ans, Arjun Kapur a étudié en finance à l’Université du Michigan avant de déménager à Budapest, où il a passé quelques années. Il a notamment travaillé chez BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs au monde.

Arrivé au Québec en novembre 2020, il ne voulait pas répéter son expérience hongroise, où sa méconnaissance de la langue du pays l’avait confiné dans des cercles d’expatriés. 

Pendant ses études, M. Kapur a travaillé chez Réseau Capital, une association du secteur québécois de la finance. Et cette année, il est devenu conseiller en capital de risque chez Investissement Québec.

Il détient un permis de travail d’une durée de trois ans. 

En parlant à ses camarades de McGill partis à Toronto, il a découvert que les délais pour obtenir la résidence permanente étaient beaucoup plus courts au Canada anglais qu’au Québec.

Venu de l’Inde, Arjun Kapur a appris le français pour travailler ici en finance… et ne souhaite pas déménager en Ontario pour accélérer son dossier d’immigration.
Venu de l’Inde, Arjun Kapur a appris le français pour travailler ici en finance… et ne souhaite pas déménager en Ontario pour accélérer son dossier d’immigration. Photo Agence QMI, Maxime Deland

«Je ne veux pas m’en aller parce que j’aime ma vie ici à Montréal et je ne vois pas pourquoi je devrais déménager», affirme-t-il.

Au Canada anglais, les immigrants qualifiés ont accès au programme Entrée express, qui permet d’obtenir rapidement la résidence permanente – parfois en moins d’un an.

Québec et Ottawa à blâmer

Une mesure similaire existe au Québec, mais les délais sont beaucoup plus longs.

«Ç’a principalement à voir avec le fait que le Québec a réduit ses seuils d’immigration permanente de façon substantielle», soutient Marc-André Séguin, avocat spécialisé dans le domaine, avant d’ajouter qu’Ottawa a aussi ses torts.

«En réalité, les deux ordres de gouvernement sont également coupables» de la situation, déplore-t-il.

Quoi qu’il en soit, Arjun Kapur ne regrette pas d’avoir misé sur le français.

«Je ne sais pas à quel point ça va être utile pour moi d’avoir appris le français, mais c’était une décision très importante et peut-être l’une des meilleures décisions de ma vie», se réjouit-il.

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