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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

L’harmoniciste québécois réputé Guy Bélanger réalise son rêve d’enregistrer dans les studios des Beatles, Abbey Road, à Londres

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
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Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2025-08-09T10:00:00Z
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Considéré comme le maître québécois de l’harmonica, Guy Bélanger a travaillé avec une quarantaine d’artistes d’ici, dont Céline Dion et Dédé Fortin, au fil de son demi-siècle de carrière. Avec Postcards from London, son dixième album, il a réalisé un rêve: enregistrer aux mythiques studios d’Abbey Road, à Londres.

Guy Bélanger aux studios d'Abbey Road
Guy Bélanger aux studios d'Abbey Road courtoisie Guy Bélanger

Cinquante ans de carrière, un dixième album, une invitation à se rendre enregistrer son nouvel opus aux légendaires studios d’Abbey Road: le musicien Guy Bélanger voit comme un cadeau tout ce qui lui arrive cette année.

«Tout était aligné», lance l’artiste de 67 ans qui a participé à une soixantaine d’albums au Québec à titre d’harmoniciste, dont neuf uniquement avec Linda Lemay.

On pourrait écouter l’artiste originaire de Beauport, à Québec, parler de son expérience d’enregistrement à Abbey Road en janvier dernier pendant des heures tellement son exaltation est contagieuse.

«On est arrivés une journée avant pour visiter les studios à Londres. Il y avait toutes les affiches des films de James Bond, Star Wars, Harry Potter, Le seigneur des anneaux, mais aussi de Pink Floyd et des Beatles qui m’ont beaucoup impressionné», raconte le musicien qui a participé à la dernière tournée québécoise de Céline Dion.

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L’artiste et ses six comparses musiciens ont eu la chance d’utiliser le piano Steinway Vertegrand de 1905 devenu célèbre dans les années 60 à Abbey Road après avoir été utilisé sur des enregistrements d’artistes tels que The Zombies, Russ Conway et les Beatles, notamment sur Penny Lane et With A Little Help From My Friends.

Guy Bélanger et ses musiciens devant les studios d'Abbey Road
Guy Bélanger et ses musiciens devant les studios d'Abbey Road courtoisie Guy Bélanger

À l’intérieur du fameux Studio 2, qui s’élève sur trois étages, Guy Bélanger a vécu un moment de grâce en compagnie de son fils Xavier qui était aussi du voyage (il a immortalisé les inoubliables sessions d’enregistrement de son père sur film).

«On a fait une reprise des Beatles de The long and Winding Road. Ce fut un moment assez émouvant. J’ai versé une petite larme en regardant mon fils. Ça a été très inspirant», confie celui qui n’en revient toujours pas d’être parvenu à y enregistrer presque tout son album en quatre jours.

courtoisie Guy Bélanger
courtoisie Guy Bélanger

«J’ai réussi à amener tous mes musiciens avec moi», souligne-t-il fièrement. Voir le sonorisateur Charles-Émile Beaudin (La Voix, Céline Dion, Cirque du Soleil) prendre place derrière l’imposante console d’Abbey Road relève d’ailleurs du rêve partagé pour les deux amis artistes.

Guy Bélanger se souvient du respect et de la magie ressentis autour de ce lieu mythique. L’heure du thé anglais vécue dans les studios, la célèbre rue où ont marché les Beatles pour la pochette de leur album Abbey Road, déserte tôt le matin avant l’arrivée des touristes, et la cafétéria sur le mur de laquelle se trouve une photo du jeune Paul McCartney attendant en file avec son plateau.

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courtoisie Guy Bélanger
courtoisie Guy Bélanger
Riches influences

Guy Bélanger décrit les dix pièces qui composent Postcards from London comme de bonnes compagnes de route.

«L’harmonica est beaucoup associé au blues, mais là, mon approche est d’amener l’harmonica là où on ne l’attend pas. De surprendre avec des influences différentes, comme marocaines ou hindous, d’offrir des mariages inattendus», explique-t-il.

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONT
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONT

Pour l’artiste, ce dixième disque regorge de significations. La chanson Don’t go far, par exemple, se veut une ode à son ami musicien Alain Leclerc.

«Il était malade depuis longtemps et avait demandé l’aide médicale à mourir. Il m’a téléphoné pour me dire que ça allait se passer le lendemain, alors que j’étais en train de travailler cette pièce à Londres. C’est le gars qui a changé ma vie, grâce à qui j’ai trouvé mon partner de vie: l’harmonica. Ça a été dur, mais j’y ai trouvé une signification», révèle-t-il, la gorge nouée. 

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL

Guy Bélanger est aussi particulièrement fier de la pièce The End of the Beginning, un cadeau du groupe montréalais Will Driving West.

«C’est mon Game of Thrones», lance en riant celui qui a rassemblé la percussionniste Mélissa Lavergne, le violoniste Tommy Gauthier, le pianiste Yves Frulla (qui a travaillé avec Céline Dion) et le chanteur Rob Lutes sur son album.

À 67 ans, voit-il poindre la retraite à l’horizon? «Pas tant que je vais avoir du souffle, non», souffle, justement, le musicien.

– L’album Postcards from London de Guy Bélanger sera lancé le 22 août prochain. Sa tournée de spectacles s’arrêtera au Grand Théâtre de Québec le 16 octobre et au Studio TD de Montréal le 15 novembre.

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