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L'article provient de TVA Nouvelles

Le REM est-il si bruyant que ça? Nous sommes allés vérifier et voici ce que nous en avons pensé

Notre journaliste a calculé le nombre de décibels à certains endroits qui jouxtent le REM.

Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2023-07-31T22:30:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Le REM émet-il vraiment un bruit insupportable pour ceux qui vivent ou travaillent tout près? Je suis allé vérifier et, la réponse est un peu bête, mais... ça dépend de l'endroit où l'on est!

Si un peu partout dans Griffintown les rames du Réseau express métropolitain (REM) émettent un vrombissement doux et grave qui se superpose au son des voitures sans trop déranger, elles peuvent cracher jusqu’à 85 décibels (selon le sonomètre de ma montre Apple) vers certains balcons exposés à leur passage, surtout en hauteur.

  • Écoutez le journaliste Louis-Philippe Messier discuter de ses observations concernant le REM au micro de QUB :

Surprise! Ça peut sembler contre-intuitif, mais, dans un même édifice, le nombre de décibels que j’ai mesurés augmentait tandis que je montais de quelques étages.

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Comme si le bruit du REM se projetait plus verticalement qu’horizontalement. C’était (un peu) moins bruyant directement en face du rail à partir d’un balcon du 2e étage que d'un autre qui est au 6e étage. 

À partir de la rue, impossible de deviner la force du bruit perceptible à partir d'un huitième ou d'un dixième étage. Bref, plus tu es haut, plus tu souffres. Là où j’ai obtenu le pointage le plus élevé, soit 85 décibels, c’était sur un balcon du 8e étage.

J’ai eu droit à un haussement d’épaules de la part de l’occupante des lieux:  

«J’ai choisi de vivre en ville en plein cœur de Montréal qui est une très grosse ville et c’est ça qui est ça», s’exclame la propriétaire d’un coquet condo en coin d’immeuble qui préfère que je ne la nomme pas.

«Quand on prend un cocktail entre amis sur mon balcon et que le REM passe, on se tait en attendant qu’il soit plus loin. On ne peut pas s’entendre à moins de crier.»

Malgré son acceptation stoïque des intempéries sonores métropolitaines, elle espère que des murs antibruits viendront amoindrir le fracas des passages.

«Je ne pense pas que ce nouveau bruit affecte le prix des unités, mais ça va sûrement éloigner certains acheteurs sensibles au bruit», pense Bruno Farias, un courtier immobilier bien connu du quartier où il vend des condos depuis dix ans. 

«Je sais que des gens qui vivent plus en hauteur se plaignent du bruit et, ça, c’est inattendu parce tout le monde pensait qu’en s’élevant, on s’éloignait du bruit des rails...»

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Louis-Philippe Messier
Louis-Philippe Messier

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Pour ma part, le bruit des «anciens» trains qui continuent de desservir la gare centrale m'a paru bien plus énervant, avec ses couinements métalliques... Mais ces rames ne passent pas aux trois minutes et demie! C'est l'hyper-régularité du REM qui change la donne. 

De la douzaine de témoignages recuellis sur place me provenaient des échos très variés, mais la majorité disait... bof!  

«On l’entend, le REM, mais on ne l’écoute plus, ça fait partie du quotidien», m’ont affirmé en substance sept différents résidents à la porte de leur immeuble.

«Maintenant que tu es sur mon balcon à mesurer le bruit, tu me rappelles que le REM existe et qu’il passe, sinon je ne le remarque déjà même plus», a dit un Lucas, un résident du 6e étage, qui reste en télétravail à la maison. 

Sur la terrasse commune de son immeuble de la rue Olier (où le REM émet jusqu’à 74 décibels), Geoffrey Stanley m’explique ne pas comprendre pourquoi toutes les mesures d’atténuation du bruit n’ont pas été prises avant la mise en service.

«Je me plaignais du bruit depuis novembre dernier, et c’est seulement récemment que des absorbeurs de vibrations ont été ajoutés au niveau des rails», déplore-t-il. 

«Pourquoi ne pas l’avoir fait avant?»

Une seule des deux voies semble avoir été traitée: j'ai remarqué que les trains qui partent font nettement moins de bruit (environ dix décibels de moins) que ceux qui arrivent.

Plus loin, là où les rails n’ont pas encore été «coussinées», j'entends le bruit du train qui change, qui devient plus rugueux et métallique. 

«Chez moi, si je ferme mes fenêtres on n’entend plus aucun bruit... sauf le REM, vingt heures par jour!» me dit-il, visiblement furieux.

«Nous avons procédé à l’installation d’absorbeurs dynamiques et effectuerons du meulage acoustique pour réduire le bruit à la source. Nous continuerons à déployer des mesures dans les prochains mois», a répondu à mes questions la CDPQ Infra.

Tant mieux si la situation sonore s’améliore «dans les prochains mois», mais, oui... pourquoi ne pas l’avoir fait avant?

*****

Vous vivez ou travaillez près du nouveau REM et le bruit est plus haut que 85 dB, écrivez-moi: Louis-Philippe.Messier@quebecormedia.com

Louis-Philippe Messier
Louis-Philippe Messier

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