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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

Le recul du français commence au primaire

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Photo portrait de Marie-Eve Doyon

Marie-Eve Doyon

2022-10-18T09:00:00Z
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Dans sa chronique Des futurs profs ralentis par un test de français, Daphnée Dion-Viens montre qu’un futur professeur sur cinq est retardé dans son parcours parce qu’il échoue à un test de français.

Scandaleux, certes. Mais le problème ne se situe pas au niveau universitaire, il provient avant tout des niveaux d’enseignement primaire et secondaire.

Ressuscitons le redoublement

Les nombreuses réformes péda-gogiques ont mis le châtiment corporel au rancart (Dieu merci !), et les récitations par cœur des exceptions (festivals, chacals, bals, carnavals) ne sont plus à la mode.

Ce qui n’a pas changé, toutefois, c’est le français lui-même. Langue riche, complexe, ponctuée de pièges et d’accords périlleux.

Se pourrait-il qu’au fil des réformes pour faire de la classe un lieu d’intégration et d’égalité des chances, on ait oublié l’importance de la réussite ?

À l’époque où je fréquentais encore les autobus jaunes, il n’était pas rare qu’un ami ou un autre doive doubler une année parce qu’il n’atteignait pas le seuil de la réussite.

Quand tu pochais, tu doublais.

Fini les pas bons !

Puis, autour de l’an 2000, une grande réforme de l’éducation est venue tout changer.

Fini les redoublements, fini les échecs. Il était désormais néfaste pour un enfant de couler son année.

Comment se sentirait-il si tous ses amis passaient au secondaire et que lui devait rester avec les petits de 6e ?

Surprise ! Vingt ans plus tard, les élèves auxquels on a donné une partie gratuite au primaire continuent de traîner leurs déficits à l’université.

Comme c’est étonnant !

À force d’abaisser la barre, à force de pousser vers le niveau suivant des étudiants qui ne maîtrisent pas les bases, on sème le problème de demain.

Des enseignants qui ne maîtrisent pas leur matière l’enseigneront mal à des élèves qui poursuivront eux aussi leur parcours sur des bases toujours plus bancales.

Après ça, on se demandera pourquoi notre langue est en péril.

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