Le rapport sur l’avenir de l’audiovisuel propose un crédit d’impôt pour venir en aide à tous les médias

Guillaume Picard
Les crédits d’impôt déjà à la disposition de la presse écrite devraient être élargis aux journalistes de la télévision, de la radio et du web, a reconnu vendredi le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.
C’est aussi l’une des recommandations du très attendu rapport sur l’avenir de l’audiovisuel, rendu public par les deux coprésidents du Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec (GTAAQ), Philippe Lamarre et Monique Simard.

«C’est vrai qu’il y a quelque chose de particulier à ce que les médias électroniques ne fassent pas partie en ce moment de ce crédit d’impôt. On va faire le travail qu’on doit faire dans les prochains mois», s’est limité à dire le ministre en conférence de presse, ne sachant s’il sera toujours à la tête du même ministère après le remaniement ministériel attendu la semaine prochaine.
Il assure ne pas souhaiter que le rapport s’articulant autour de 20 recommandations et de 76 mesures «soit tabletté».
«On pense que de l’élargir à l’audio, à la vidéo, ferait en sorte que, oui, on aiderait le secteur, les diffuseurs privés en particulier, mais on aiderait aussi nos jeunes à pouvoir s’informer adéquatement partout où ils vont», a souligné Philippe Lamarre.

Dans les 115 mémoires soumis, beaucoup allaient dans le sens de «modifier, augmenter et élargir» les crédits d’impôt, a dit Monique Simard.
Il est même question d’élargir les «genres admissibles» pour inclure éventuellement la téléréalité, d’offrir un crédit d’impôt sur les achats publicitaires dans les médias québécois et d’alléger une partie de la TVQ, notamment sur l’achat de cellulaires, pour financer le secteur.

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui avait lancé un cri d’alarme sur l’état de la télévision privée en marge du dévoilement de la programmation de TVA et d’illico+, accueille «favorablement la plupart des recommandations qui pourraient avoir un impact significatif pour aider notre industrie à faire face à la crise qu’elle traverse». Il ajoute que «le gouvernement doit maintenant agir rapidement afin de donner suite aux conclusions de ce rapport en posant des gestes concrets».
Cinq recommandations clés du rapport
Élargir le crédit d’impôt pour soutenir la presse d’information écrite à l’audio, la vidéo et le multi-plateforme afin de soutenir l’évolution du secteur des médias, d’encourager l’adaptation aux nouveaux modes de consommation et de renforcer la viabilité des entreprises qui informent le public.
Faire de Télé-Québec un catalyseur culturel et industriel en faisant passer son budget annuel de près de 95 M$ à 300 M$. On recommande de retirer la publicité des ondes du diffuseur public et de le doter de studios de création.
Miser sur la SODEC pour propulser la création, en haussant d’abord son budget à 170,5 M$, en intégrant à son mandat le secteur du jeu vidéo et en allouant 30% du budget audiovisuel aux contenus jeunesse ou famille.
Optimiser les crédits d’impôt pour stimuler la compétitivité des producteurs québécois grâce à une réforme du crédit d’impôt. On recommande d’augmenter le taux de base du crédit d’impôt à 40% pour toutes les productions francophones.
Mettre en place un crédit d’impôt progressif pour les particuliers qui choisissent de s’abonner aux plateformes audiovisuelles québécoises comme illico+. Cela pourrait aller jusqu’à 25% de crédit d’impôt pour un abonnement individuel et à 50% de crédit d’impôt pour plusieurs plateformes.