Le rapport qu’on veut lire
La Ville de Montréal et Hockey Québec en ont reçu une version caviardée


Dave Lévesque
Une assemblée extraordinaire du conseil de Hockey Québec région de Montréal (HQRM) tenue mardi soir n’est pas venue dissiper le flou qui entoure un rapport fort attendu.
Des représentants des treize associations de hockey mineur membres de HQM étaient sur place, de même que le nouveau directeur général de Hockey Québec, Stéphane Auger, et le directeur des sports de la Ville de Montréal, Luc Denis. Ceux-ci agissaient comme observateurs.
HQRM se trouve dans une situation difficile en raison de l’utilisation d’heures de glace fournies par la Ville de Montréal pour Hockey Montréal Élite. Des heures de glace auraient été cédées à une entreprise privée qui organisait des camps de perfectionnement.
Le directeur général Carl Vaillancourt a relevé l’anomalie et dans une succession d’événements, il a fini par être congédié le mois dernier.
Enquête
HQRM a donc confié à la firme Lex Facto de faire la lumière sur la situation. À la demande de la Ville de Montréal, le rapport devait être déposé le 30 avril dernier.
Selon ce qu’a appris Le Journal, HQRM aurait omis de communiquer cette échéance à Lex Facto. De plus, les honoraires commençaient à s’accumuler.
Un premier rapport a été accompagné d’une facture de 5000$, un second rapport a fait monter les honoraires à 30 000$. Au début du mois, la facture s’élevait à 50 000$ et il en aurait fallu 30 000$ de plus pour conclure le rapport en juin. Le 10 mai, HQRM a donc mis un terme au contrat de Lex Facto.
Un rapport préliminaire a été produit et selon ce qu’on sait, HQRM avait indiqué avoir fait parvenir une version non caviardée à la Ville de Montréal et Hockey Québec, mais ça ne s’est pas passé comme ça.
Caviardé
Quand le sujet a été évoqué lors de l’assemblée extraordinaire de mardi, Luc Denis, de la Ville de Montréal, et Stéphane Auger, de Hockey Québec, se sont levés pour affirmer qu’ils ont reçu une version caviardée.
Et on n’y était pas allé de main morte. Des noms, des pages entières et des annexes.
Stéphane Welsh, vice-président de Hockey Montréal, a assuré que les deux entités recevront la version non caviardée mercredi, ce qu’on n’a pas été en mesure de vérifier.
Autant la Ville que Hockey Québec ont soulevé le manque de transparence de Hockey Montréal.
La Ville de Montréal aurait d’ailleurs annoncé, lors de l’assemblée, poursuivre sa propre enquête par l’entremise de son contrôleur général.
Des précisions
Les membres des associations de hockey ont aussi eu des précisions relativement au congédiement de l’ancien directeur général Carl Vaillancourt.
Quand celui-ci a rédigé son rapport dans lequel il révélait que des heures de glace fournies par la Ville de Montréal étaient utilisées par des entraîneurs privés pour faire des camps d’été, il l’a envoyé à la direction du conseil d’administration, mais aussi à la Ville de Montréal et à Hockey Québec.
Ses patrons, dont le président Yves Pauzé, l’ont vu comme une rupture du lien de confiance et ont coupé les ponts.