Le rapport à la mort change au Québec
Une historienne se penche dans un livre sur 27 curiosités autour du deuil


Dominique Lelièvre
En constante évolution, le rapport à la mort est peut-être plus « aseptisé » qu’il l’était autrefois au Québec, mais la volonté de manifester son affection au défunt et à sa famille, elle, transcende les époques et les civilisations.
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C’est l’un des constats de l’historienne Catherine Ferland, qui a passé près d’un an à documenter les coutumes entourant le deuil pour son livre 27 faits curieux sur la mort, d’hier à aujourd’hui.
« La proximité ou le rapport avec la mort [...] a changé beaucoup depuis une cinquantaine d’années. Ce n’est pas un secret pour personne, toute la question des salons funéraires avec exposition des corps et tout ça, c’est rendu pas mal plus rare que ça l’était. Autrefois, tout le monde était familier avec ça [...], il y avait comme un deuil qui pouvait commencer au moment où on voyait physiquement le corps de la personne qui est disparue », dit-elle.

Le corps qu’on ne voit plus
« Maintenant, on est plus dans un rapport, j’oserais dire, aseptisé. On fait disparaître rapidement le corps », poursuit-elle, alors que de plus en plus de familles préconisent un service funéraire en présence de l’urne, ou encore que la durée des célébrations est réduite.
Sans parler de tabou, « il y a un éloignement », mentionne Mme Ferland.
C’est un des nombreux thèmes abordés dans le bouquin, qui se veut accessible et abondamment illustré.
L’historienne s’est intéressée à une multitude de facettes surprenantes entourant le dernier repos et les rites funéraires pour proposer un voyage à travers les époques et les civilisations, avec plusieurs clins d’œil au Québec.
« Par exemple, comment on traite la mort en temps d’épidémie, les voitures liées au transport des morts », ou encore le « volume sonore du deuil », énumère-t-elle.
En effet, certaines cultures vont privilégier le silence, alors que c’est tout le contraire pour d’autres, relate l’auteure.
Dignité
Mais si un fait persiste de tout temps et dans toutes les sociétés, c’est bien celui de rendre un hommage digne et affectueux.
« Même si les façons de le faire vont se transformer, ça demeure vraiment un marqueur universel. C’est un peu ce qui fait l’être humain, finalement », affirme Mme Ferland.
Elle admet avoir eu un « coup de cœur » pour ce projet qui n’a rien à voir avec une fascination morbide, mais qui vise plutôt à mettre les projecteurs sur une réalité « qui fait partie de la vie ».
27 faits curieux sur la mort, d’hier à aujourd’hui, des éditions Les Heures bleues, sera en librairie le 8 novembre.
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