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«La capacité d’intégration, c’est mesurable»: le Québec n’est pas xénophobe, plaide un sociologue

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-08-08T16:32:03Z
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Le discours voulant que le Québec freine volontairement l’immigration par xénophobie irrite le doctorant en sociologie et chroniqueur Philippe Lorange.

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En entrevue à l’émission d’Alexandre Dubé à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes du 99,5 FM à Montréal, ce dernier a réagi à un récent article du Devoir qui souligne que plus de 142 000 personnes attendent présentement leur résidence permanente au Québec.

Selon le doctorant en sociologie, l’article soutient que «le Québec fait exprès de ne pas accepter plus de gens que ça chaque année»: une idée qui est fausse, selon lui.

Entre 50 000 et 60 000 personnes obtiennent leur résidence permanente chaque année au Québec, souligne M. Lorange.

«C’est quand même assez énorme quand on y pense, parce que traditionnellement, au Québec, on était plus dans le 25 000 ou 35 000. Avant Jean Charest, c’était ça la tradition au Québec», indique le sociologue.

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Lors de la campagne électorale de 2018, la CAQ avait martelé qu’elle allait prendre moins d’immigrants, «mais en prendre soin».

Une fois au pouvoir, le parti de François Legault a abaissé le seuil de résidents permanents de 50 000 à 40 000, mais le taux d’immigration a par la suite augmenté rapidement dans les années qui ont suivi, particulièrement après la pandémie.

«La CAQ, c’est rendu le parti qui a accueilli le plus de gens dans toute l’histoire du Québec», clame Philippe Lorange.

Ce dernier estime donc problématique d’affirmer que le Québec devrait accueillir plus d’immigrants.

«À un moment donné, ce n’est plus tenable d’accueillir encore davantage sous des seuils qui sont déraisonnables. Quand on se compare, par exemple, à des pays un peu comparables, comme la France ou les États-Unis, proportionnellement, les Québécois accueillent vraiment beaucoup plus [d’immigrants] que des pays qui sont similaires à lui-même. Donc, en termes de proportions, ça ne tient plus, ce qu’on reçoit», soutient le sociologue.

M. Lorange réfute aussi le discours militant voulant que la capacité d’intégration ne soit rien d’autre qu’un concept inventé par des xénophobes d’extrême droite.

«Une capacité d’intégration, c’est mesurable objectivement. À un moment donné, si les gens ne peuvent plus se loger, ça, c’est un critère assez objectif de la capacité d’intégration. Puis, se trouver un emploi, ça fait partie de la capacité d’intégration», argumente-t-il.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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