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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Funérailles nationales: le Québec rend son dernier hommage à Guy Rocher

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Agence QMI et Mathieu-Robert Sauvé

2025-10-02T12:40:49Z
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Guy Rocher a été un «géant intellectuel» qui a fortement influencé la nation québécoise en matière d’éducation, de protection de la langue française et de laïcité, a souligné le premier ministre jeudi lors de la cérémonie d'hommage national du père des cégeps.

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Parmi les artisans de la Révolution tranquille, il a été engagé notamment dans l’adoption de la Charte de la langue française. «On peut affirmer que Guy Rocher a joué un rôle décisif dans la longue histoire de notre nation. On lui doit beaucoup. Au nom de la nation québécoise reconnaissante, je salue sa mémoire», a souligné François Legault dans son allocution lors de l’événement célébré à la salle Pierre-Mercure de l’UQAM.

Le premier ministre François Legault et sa femme, Isabelle Brais, aux funérailles nationales de Guy Rocher.
Le premier ministre François Legault et sa femme, Isabelle Brais, aux funérailles nationales de Guy Rocher. Photo PIERRE-PAUL POULIN

Quelque 700 élus, universitaires, amis et membres de la famille avaient convergé vers le Quartier latin de la métropole québécoise pour assister à la cérémonie laïque en l’honneur de cet universitaire né à Berthierville en 1924 et décédé le 3 septembre dernier à l’âge de 101 ans.

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L’ex-première ministre Pauline Marois aux funérailles nationales de Guy Rocher.
L’ex-première ministre Pauline Marois aux funérailles nationales de Guy Rocher. Photo PIERRE-PAUL POULIN

Quatre filles, huit descendants

La cérémonie a été marquée par la présence de ses trois filles vivantes, Anne-Marie, Geneviève et Isabelle (Claire est décédée en 2016), de ses quatre petites-filles et de ses quatre arrière-petits-enfants, dont Alexis, qui a tenu à prendre la parole pour dire: «Je t’aime, arrière-grand-père!»

«Je suis très fière de venir lui rendre hommage ici à l’UQAM», a dit en mêlée de presse l’ancienne première ministre du Québec et chancelière de l’UQAM, Pauline Marois, faisant référence au fait que Guy Rocher a mis en place le réseau des universités du Québec.

Comme des centaines de personnes, Mme Marois était venue se recueillir en chapelle ardente, plus tôt dans la journée.

Le biographe de M. Rocher, Pierre Duchesne, a rappelé que les Québécois étaient très peu scolarisés lorsque la commission Parent a été mise en place. C’est Paul Gérin-Lajoie qui l’a invité à en faire partie. «Vous avez donné beaucoup aux Québécois», a-t-il dit, la voix brisée par l’émotion.

Œuvre inachevée

Pour Paul St-Pierre Plamondon, Guy Rocher laisse derrière lui une œuvre colossale «mais inachevée de son propre aveu». Seule l’indépendance permettra de poursuivre son travail tant en matière de protection de la langue française que de laïcité de l’État.

Pour la sociologue Céline Saint-Pierre, la nouvelle de sa mort a été un «choc terrible» puisqu’elle côtoyait M. Rocher encore récemment, après l’avoir eu comme professeur de sociologie dans les années 1960.

Paul St-Pierre Plamondon aux funérailles nationales de Guy Rocher.
Paul St-Pierre Plamondon aux funérailles nationales de Guy Rocher. Photo PIERRE-PAUL POULIN

Selon ses filles, il écrivait beaucoup le soir, la fin de semaine et même pendant ses vacances. Ses livres sont ce qu’il considérait comme son plus grand legs à la nation québécoise. Des exemplaires portés par les membres de sa famille ont été déposés sur le bureau où reposait l’urne renfermant ses cendres. La lampe sur son bureau de travail a été éteinte, marquant la fin de la cérémonie d’hommage national.

Guy Rocher a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Laval (1996), de l’Université de Moncton (1997) et de l’Université du Québec à Montréal (2002).
Guy Rocher a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Laval (1996), de l’Université de Moncton (1997) et de l’Université du Québec à Montréal (2002). Photo fournie par BAnQ

À l’occasion de cette journée d’hommage, le drapeau du Québec a été en berne sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement, et ce, de l’aube jusqu’au crépuscule.

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