Le Québec, champion de la variété de panneaux routiers

Marie-Laurence Delainey
C’est au Québec qu’on trouve l’une des plus grandes variétés de cônes et panneaux de signalisation au Canada, dépassant l’Ontario et la Colombie-Britannique. Un expert préconise la «simplicité» de l’affichage sur nos routes.
Selon des données obtenues par l’Agence QMI auprès des ministères des Transports, le Québec compte environ 2500 types de panneaux de signalisation. C’est près du double de l’Ontario (1300) et le triple de la Colombie-Britannique (835), les deux autres provinces les plus peuplées.
«On est fans d’avoir beaucoup de possibilités ici», résume Jean-Simon Marion, directeur des opérations chez Martech Signalisation, une entreprise spécialisée dans la fabrication de panneaux pour différentes provinces. Il note que la signalisation ailleurs au Canada est «vraiment moindre» par rapport à celle du Québec.

Alors que la majorité des provinces suivent les lignes directrices de l’Association des Transports du Canada (ATC), qui propose environ 700 modèles, le Québec a son propre catalogue, conçu par le ministère des Transports (MTQ).
Chaque catégorie de panneaux au Québec a plusieurs variantes, comme les interdictions de stationnement. La province compte plus d’une quarantaine de panneaux distincts, en fonction des heures, jours, saisons, du type de véhicule selon le répertoire des dispositifs de signalisation routière du Québec. Rien que pour les stationnements interdits aux bornes de recharge au Québec, on trouve une dizaine de modèles différents, avec ou sans flèche, avec ou sans la mention «en recharge».

Formats multiples
Signel Services, un fabricant de Saint-Mathieu qui produit quelque 200 000 panneaux par an, ajoute que les possibilités de formats sont aussi nombreuses au Québec et que l’industrie doit répondre à des normes du MTQ. «C’est très normalisé, rigoureux. Les exigences sont élevées [...] Selon la distance, la vitesse, les panneaux auront une grandeur déterminée, plusieurs épaisseurs, explique Frédérick Daviault, représentant aux ventes. Selon le type de route, des pellicules qui sont différentes, couleurs différentes [...] Il y a plus de règles, donc plus de panneaux», explique-t-il.

Sans vouloir comparer les différences entre les provinces, le spécialiste en sécurité routière à la Polytechnique Nicolas Saunier souligne que la simplicité est le nerf de la guerre en matière de signalisation. «Trop d’informations nuisent à la compréhension [...] Le temps de réaction des usagers ne change pas, même si on leur en demande plus», dit-il.

«Davantage de signalisation»
Le MTQ admet utiliser «davantage de signalisation» de chantiers que d’autres provinces. «Pour assurer la sécurité des travailleurs et des usagers [...] il est nécessaire d’avoir une signalisation adéquate et complète», explique la porte-parole, Émilie Lord, ajoutant que le «comportement des usagers et l’environnement routier québécois [...] influencent les choix».

Les deux fabricants de panneaux de signalisation, MM. Marion et Daviault, font aussi remarquer que les cônes orange se déclinent également en rose, bleu ou vert, du moment qu’ils contiennent un minimum de pellicule orange. Leurs clients, entrepreneurs ou municipalités, ont la possibilité de demander des ajouts et particularités sur les cônes et affiches.

Le professeur à la Polytechnique rappelle qu’il est préférable de préconiser l’uniformité. «Il y a des formes et des couleurs qui sont réservées à différentes catégories [...] La couleur orange est réservée [à la signalisation temporaire] On veut que ce soit facile à comprendre, systématique [...] Sur tout le territoire, la même chose, le même panneau», précise M. Saunier.