Le Québec bientôt parmi les géants mondiaux du lithium?
Plusieurs résultats d’exploration minière prometteurs aux abords de la baie James


Sylvain Larocque
Grâce à la baie James, le Québec pourrait devenir l’un des plus importants producteurs de lithium du monde, révèlent de nouvelles découvertes d’exploration.
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« Les analyses qu’on a conduites montrent qu’il y a un réel potentiel et que la baie James pourrait devenir une source majeure d’approvisionnement pour le lithium en Amérique du Nord », confie au Journal Jean-Marc Lulin, PDG de l’entreprise québécoise Exploration Azimut.
Au début du mois, le cours boursier de Winsome Resources a explosé après la publication, par la firme australienne, de résultats d’exploration laissant croire à l’existence d’un gisement de lithium « de classe mondiale » à la baie James.
Une dizaine de jours plus tard, la firme Patriot Battery Metals de Vancouver a elle aussi dévoilé de très bons résultats d’exploration pour sa propriété Corvette, également située à la baie James. Autre bond en Bourse.
« Ça afflue. C’est comme une ruée vers l’or, mais c’est une ruée vers le lithium », résume M. Lulin.
Très présente à la baie James, Azimut compte quatre projets prometteurs en matière de lithium dans la région, dont deux codétenus avec la SOQUEM, une société d’État québécoise.
De l’or au lithium
C’est la forte demande pour le lithium, conséquence de l’engouement pour les véhicules électriques, qui a incité Azimut à passer la baie James au peigne fin. Ses découvertes préliminaires, mais très positives, ont évidemment fait grimper l’action de l’entreprise en Bourse.
« Le lithium, ce n’est pas quelque chose auquel on pensait au départ. On n’en cherchait pas, on était focalisés sur le cuivre, l’or et le nickel. Ce n’est pas un move opportuniste, mais on ne peut pas être aveugle aux opportunités », raconte Jean-Marc Lulin.
« Il faut être pragmatique et, si ça répond aux besoins du marché, tant mieux », ajoute le géologue.
Caisse et Fonds FTQ
Azimut, qui compte la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ parmi ses actionnaires, a pu s’intéresser au lithium de façon relativement rapide grâce à sa technologie informatique unique.
« Depuis une vingtaine d’années, on développe une méthode qu’on a constamment améliorée, c’est-à-dire des algorithmes qui permettent de traiter une quantité importante de données numériques pour mieux générer les cibles d’exploration avec une probabilité de découverte plus importante », explique M. Lulin.
Les découvertes d’Azimut, de Patriot et de Winsome pourraient allonger la liste des futures mines de lithium de la baie James. Celle-ci compte déjà quatre projets en développement.
Les entreprises minières devront toutefois obtenir le consentement des communautés cries qui habitent sur le territoire.
« Je ne dirais pas que nous sommes encore prêts à nous engager à fond dans ces développements. Plutôt, je dirais que nous sommes en exploration de ce que pourrait devenir l’exploitation du lithium sur notre territoire », a prévenu la grande cheffe de la Nation crie d’Eeyou Istchee, Mandy Gull-Masty, lors d’un entretien avec Le Journal, l’automne dernier.
Au cours des trois dernières années, le nombre de titres miniers a crû de plus de 60 % dans le Nord-du-Québec, selon l’organisme Eau Secours.
Le lithium à la baie James
Projets en développement
- Moblan (Sayona, Australie)
- Whabouchi (Nemaska, Québec)
- Rose Tantale (Éléments critiques, Québec)
- James Bay (Allkem, Australie)
Projets d’exploration
- Corvette (Patriot Battery Metals, Canada)
- Adina (Winsome Resources, Australie)
- Pikwa et Galinée (Exploration Azimut et SOQUEM, Québec)
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