Le Québec a connu une surmortalité moins importante que de nombreux pays

Patrick Bellerose | Bureau parlementaire
Malgré l’effet catastrophique de la première vague, le Québec a connu une surmortalité moins importante que de nombreux pays depuis le début de la pandémie, démontrent de nouvelles données de l’Institut de la statistique.
La surmortalité permet de mesurer la différence entre le nombre de décès attendus sur une année normale et le nombre de décès réels lorsque survient un événement extraordinaire, comme la pandémie de COVID-19. Le calcul s’applique à l’ensemble des décès, pas seulement à ceux attribuables au coronavirus.
Depuis le début de la pandémie, le Québec affiche une surmortalité de 4,5%. La province est donc loin derrière les États-Unis, qui déplorent un bilan excédentaire de 18%.

D’autres grands pays comme l’Italie (14,8%), l’Espagne (13,3%) et le Royaume-Uni (11,1%) affichent également un grand nombre de décès excédentaires.
À l’opposé, la Nouvelle-Zélande (-3,6%) et l’Australie (-3,5%) ont connu une baisse de la surmortalité, ce qui peut s’expliquer par les mesures de confinement, qui ont réduit les contacts et les déplacements. Ces deux États insulaires ont d’ailleurs appliqué des mesures strictes contre la COVID-19, tout comme la Corée du Sud (1,3%).
Au Québec, la surmortalité a entraîné 6 400 décès de plus qu’attendu entre le début de la pandémie et le 12 mars dernier.
C’est moins que les quelque 15 000 décès causés par la pandémie, note l’Institut de la statistique du Québec, ce qui ne signifie pas une remise en cause du calcul des décès liés à la COVID-19.
«Ce résultat peut notamment s’expliquer par le fait que les décès supplémentaires liés à la COVID-19 ont été compensés par un effet de moisson (devancement de certains décès en 2020) et par l’effet protecteur de certaines mesures sanitaires, qui ont pu faire diminuer la mortalité liée à d’autres causes (par exemple la grippe)», écrit l’Institut.
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