Le quart des élèves inscrits au secondaire régulier décroche
Cette proportion chute à 8% pour ceux qui sont dans les projets pédagogiques particuliers


Daphnée Dion-Viens
Le quart des élèves inscrits au programme régulier dans les écoles secondaires publiques décroche, une proportion qui est trois fois plus élevée que dans les projets pédagogiques particuliers.
Le ministre québécois de l’Éducation, Bernard Drainville, a présenté ces données pour la première fois lors de l’étude des crédits à l’Assemblée nationale mercredi, en réponse aux questions du député solidaire Sol Zanetti, préoccupé par les iniquités du réseau scolaire «à trois vitesses».
Dans le programme régulier, le taux de décrochage est de 24%, une proportion qui chute à 8% pour les projets pédagogiques particuliers sans sélection et à 6% pour les projets pédagogiques particuliers avec sélection.
Les «PPP», comme on les appelle dans le jargon scolaire, comprennent des profils, des concentrations ou des programmes en art, en sport ou en science, par exemple, qui sont intégrés dans la grille-matières.
Bernard Drainville s’est réjoui de ces données, qui démontrent la pertinence de créer davantage de projets particuliers dans les établissements scolaires, a-t-il affirmé.
Présentement, environ la moitié des élèves des écoles secondaires publiques sont inscrits dans l’un de ces programmes, une proportion qui est en augmentation, puisque le ministère de l’Éducation encourage fortement les établissements à en créer davantage.
Le député Sol Zanetti s’est toutefois inquiété de la situation, dénonçant une «ségrégation scolaire» qui nuit à la réussite des élèves inscrits dans le secteur régulier, où l’on retrouve une concentration d’élèves plus faibles.
Québec ignore combien il y a d’écoles religieuses
L’étude des crédits a par ailleurs permis d’apprendre que le ministère de l’Éducation ignore combien il y a d’écoles religieuses au Québec, qu’elles soient subventionnées ou non.
«Le ministère ne détient pas cette information. Je suis étonné, a lancé le député péquiste Pascal Bérubé. Comment se fait-il que le ministère ne sache pas quelles écoles sont religieuses, quelles écoles sont subventionnées [...], et que l’argent continue d’être envoyé? On fonctionne comment, par tirage?»
Il s’agit d’une question qui n’est pas facile à répondre, puisqu’il n’y a pas de définition claire à ce sujet, a rétorqué le ministre Drainville.
M. Bérubé a alors pressé le ministre de trouver rapidement une définition et des mesures pour renforcer la laïcité dans ces écoles privées, en particulier dans celles qui sont subventionnées par l’État québécois.
Le ministre Drainville a réitéré qu’il comptait se pencher sur ces enjeux «dans un deuxième temps».
Le dépôt du projet de loi 94, qui vise à renforcer la laïcité dans les écoles publiques, est une première étape.
«Le système privé suivra [...]. Il y a de véritables enjeux et on a l’intention de se pencher là-dessus», a dit le ministre.
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