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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Le propriétaire des dépanneurs 7-Eleven chercherait à se protéger contre l'offre de rachat de Couche-Tard

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2024-08-28T11:54:25Z
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Le géant japonais de la distribution Seven & i Holdings, propriétaire des dépanneurs 7-Eleven, tenterait de faire appel au gouvernement nippon pour se défendre contre une offre de rachat du géant québécois Alimentation Couche-Tard, ont rapporté plusieurs médias.

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Le groupe japonais, dont l'action avait bondi à l'annonce le 19 août de cette offre pour un montant non précisé, avait alors expliqué avoir mis en place un groupe composé d'administrateurs indépendants au sein de son comité de direction pour l'étudier.

Mais d'après des informations de l'agence Bloomberg, Seven & i cherche à obtenir auprès du ministère japonais des Finances un statut protégé accordé notamment aux entreprises présentes dans des secteurs sensibles comme le nucléaire ou les semi-conducteurs.

Quiconque souhaite acquérir plus de 10% des parts d'une entreprise sous ce statut doit obtenir l'accord préalable du gouvernement nippon.

Cette acquisition, si elle aboutit, serait potentiellement la plus importante d'une entreprise japonaise par un groupe étranger depuis plusieurs années.

Elle donnerait naissance à un mastodonte de la distribution, avec les 85 000 magasins que possède dans 19 pays Seven & i, opérateur des supérettes 7-Eleven, et les 16 700 magasins dans 31 pays de Couche-Tard, incluant la marque Circle K.

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«Seven & i semblait faire tout ce qu'il fallait, en s'en remettant à un comité spécial» conformément à de récentes directives de Tokyo demandant d'étudier sérieusement ces offres au nom d'une meilleure gouvernance des entreprises, a déclaré un actionnaire cité anonymement par le Financial Times.

«Mais si, en coulisses, ils parlent déjà de tactiques de défense, cela suggère que, quelle que soit la décision du comité spécial (ils) n'abordent pas la question avec le meilleur intérêt des actionnaires en vue», a ajouté cette source.

Interrogé par l'AFP, le groupe nippon s'est refusé à tout commentaire.

Seven & i a lâché 1,03% mercredi à la Bourse de Tokyo dans la foulée de ces informations. À la clôture, sa capitalisation boursière était d'environ 5 470 milliards de yens (34 milliards d'euros).

«Il est évident que Seven & i veut mettre en place un obstacle» à ce rachat, mais même si le statut protégé lui était accordé, «ce ne serait pas une assurance que la transaction serait bloquée. De nombreux accords ont été conclus» dans ce cadre, rappelle à l'AFP Travis Lundy de Quiddity Advisors, qui publie sur la plate-forme Smartkarma.

Selon lui, cette apparente réticence du géant japonais des supérettes ne signifie pas non plus l'échec de l'offre de rachat de Couche-Tard.

Le groupe canadien «peut déposer une demande et dépenser des tonnes d'argent en frais d'avocats pour plaider sa cause. En fin de compte, c'est le gouvernement (japonais) qui décidera», souligne M. Lundy.

Un rachat forcé est peu probable, selon lui, car «les rachats hostiles de grandes entreprises en contact avec la clientèle sont très, très rares au niveau mondial. Il est préférable pour Couche-Tard d'utiliser l'intérêt des actionnaires comme outil de persuasion».

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