Le profilage racial au cœur de la campagne à Repentigny
La question de l’urne, selon un sondage

Nora T. Lamontagne
La lutte au profilage racial sera l’un des enjeux déterminants aux prochaines élections à Repentigny, où les électeurs remplaceront leur mairesse des 24 dernières années.
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Un sondage révèle que 81 % des répondants considèrent qu’il s’agit d’un enjeu « important » de la campagne électorale, encore plus que les enjeux de mobilité (77 %) ou les taxes municipales (77 %).
« Je n’ai jamais vu ça ailleurs », fait remarquer Jean-Marc Léger, qui a réalisé le sondage à la demande du parti Avenir Repentigny.
Ce chiffre fait écho à la multiplication de témoignages de citoyens noirs de Repentigny injustement ciblés par la police dans les dernières années, explique-t-il.
Lors d’une intervention particulièrement dramatique, les forces policières ont abattu de trois balles Jean René Junior Olivier, un Afro-Québécois souffrant de troubles de santé mentale, le 1er août dernier.
Les réponses au sondage démontrent que le profilage racial préoccupe plus que les 7 % de la population de Repentigny qui sont noirs, selon le dernier recensement de 2016.
Par ailleurs, le départ de la mairesse Chantal Deschamps après six mandats consécutifs laisse présager une fracture : près de la moitié des sondés aimeraient voir une autre équipe à la tête de la ville.
« Maintenant qu’elle est partie, il y a une volonté de changement », souligne le sondeur.
Une lutte à trois
Voilà peut-être ce qui explique que le dauphin de la mairesse sortante, le conseiller municipal Éric Chartré, ne récolte pour l’instant que 22 % des intentions de vote avec sa formation Repentigny Ensemble.
C’est plutôt l’ancien député bloquiste Nicolas Dufour d’Avenir Repentigny qui est en avance, avec 34 % d’appui.
Jean-Marc Léger qualifie cette avance de « solide » avec une réserve, étant donné que 36 % des répondants étaient toujours indécis à un mois du vote.
Quant à Martin Nadon, Chef du parti démocratique Repentigny-Le Gardeur, il récolte 8 % des intentions de vote.
« C’est une lutte à trois, et les jeux ne sont pas encore faits », conclut M. Léger.
Sondage Léger réalisé auprès de 350 répondants. La marge d’erreur est de 5,2%, et ce 19 fois sur 20.