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L'article provient de TVA Nouvelles
Sports

Le procès le plus suivi au Canada: voici où en est le dossier d’agression sexuelle des cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior

Les joueurs d'Équipe Canada junior 2018 Carter Hart, Alex Formenton, Dillon Dubé, Michael McLeod et Cal Foote ont été acquittés après un procès d'agression sexuelle ultra-médiatisé.
Les joueurs d'Équipe Canada junior 2018 Carter Hart, Alex Formenton, Dillon Dubé, Michael McLeod et Cal Foote ont été acquittés après un procès d'agression sexuelle ultra-médiatisé. Photomontage
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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2025-04-30T21:30:00Z
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C’est sans aucun doute le procès le plus suivi au pays: les cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior accusés d’agression sexuelle sur une jeune femme à London, en 2018, font face à la justice depuis lundi. Retour sur un long processus qui a non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais qui a aussi fait rouler des têtes chez Hockey Canada.

Rappel bref des faits allégués: lors de la nuit du 18 au 19 juin 2018, cinq hockeyeurs auraient agressé sexuellement une jeune femme dans un hôtel de London, où ils avaient participé à un gala afin de souligner leur conquête de la médaille d’or au Championnat mondial de hockey junior, quelques mois auparavant.

Michael McLeod, Dillon Dubé, Carter Hart, Alex Formenton et Cal Foote ont tous été accusés d’agression sexuelle en janvier 2024. McLeod est également accusé de participation à l’infraction.

Le premier procès a commencé le mardi 22 avril, avant d'être annulé, trois jours plus tard. Un nouveau jury de 14 personnes a été formé et le second procès a débuté lundi dernier.

Le consentement, la clé

L’enjeu principal du procès n’est pas de savoir si les actes ont bel et bien eu lieu, mais plutôt si la victime était consentante tout au long des ébats.

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C’est là-dessus que repose l’entièreté de la cause. Selon les faits allégués, la présumée victime, appelée «E.M.» afin de préserver son identité, avait tout d’abord consenti à un rapport sexuel avec Michael McLeod.

Ce dernier avait ensuite envoyé un message texte à des coéquipiers, les invitant à un «trip à trois rapidement» dans sa chambre.

C’est par la suite que des coéquipiers se sont joints aux ébats et que la notion de consentement est litigieuse.

Parce qu’E.M., selon ce qui a été présenté, n’a jamais formellement dit «non». Elle a même accepté, selon une vidéo présentée en cour mercredi, d’enregistrer une vidéo, après les faits, afin de dire que «tout était consensuel».

Pas une preuve

La doyenne de la Faculté de science politique et de droit à l’UQAM appelle à la prudence devant un tel élément de preuve.

«Un consentement qui a été obtenu par la tromperie, la menace, la coercition [...] ne peut pas être considéré comme valide», explique au Journal Rachel Chagnon.

Selon les circonstances, «on peut poser la question à savoir si c’est vraiment un consentement libre et éclairé», ajoute-t-elle.

Pour l’avocat criminaliste Philippe Cloutier, la défense devra démontrer que les cinq hockeyeurs ont tenu compte des signaux lancés par la présumée victime.

«On ne peut pas juste dire: la dame n’a jamais dit non donc elle était consentante. Ça doit se mesurer par des gestes calculables. Est-ce que les jeunes ont agi de manière suffisamment diligente pour comprendre, à travers les comportements de la plaignante, qu’elle consentait?»

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Démissions et financement suspendu

Les gestes présumés reprochés aux cinq hockeyeurs ont non seulement mené à des arrestations et à des accusations, mais aussi à un scandale national, lorsqu’il avait été découvert que Hockey Canada avait fouillé dans un fonds national, financé en partie avec les frais d’inscription au hockey mineur, pour tenter de camoufler l’affaire et d’acheter le silence de la plaignante.

Hockey Canada avait par la suite perdu le soutien de nombreux partenaires financiers et avait vu son financement du gouvernement fédéral être suspendu.

Dans la foulée de ce scandale, le président de Hockey Canada, Scott Smith, ainsi que tout le conseil d’administration avaient démissionné.

-Avec la collaboration de Laurent Lavoie, Journal de Montréal

Qui sont les cinq joueurs accusés?

Michael McLeod
Photo d'archives, Martin Chevalier
Photo d'archives, Martin Chevalier

Âge au moment des faits allégués: 20 ans
Chefs d’accusation: agression sexuelle et participation à l’infraction

Alex Formenton
Photo d'archives, Martin Chevalier
Photo d'archives, Martin Chevalier

Âge au moment des faits allégués: 18 ans
Chef d’accusation: agression sexuelle

Carter Hart
Photo d'archives, Martin Chevalier
Photo d'archives, Martin Chevalier

Âge au moment des faits allégués: 19 ans
Chef d’accusation: agression sexuelle

Dillon Dubé
Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

Âge au moment des faits allégués: 19 ans
Chef d’accusation: agression sexuelle

Cal Foote
Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin

Âge au moment des faits allégués: 19 ans
Chef d’accusation: agression sexuelle

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