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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Le prix des outils explose au Québec

«Je suis un maniaque de rénos. Je gratte, je visse, je répare» – Pierre-Olivier Zappa, animateur TVA Nouvelles
«Je suis un maniaque de rénos. Je gratte, je visse, je répare» – Pierre-Olivier Zappa, animateur TVA Nouvelles Photo fournie par Pierre-Olivier Zappa
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Photo portrait de Pierre-Olivier Zappa

Pierre-Olivier Zappa

2025-08-26T04:00:00Z
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Je suis un maniaque de rénos. Je gratte, je visse, je répare. Mais cet été, j’ai failli échapper ma scie sauteuse en voyant les prix.

Le coût des outils de construction explose. Littéralement. Chez RONA, une scie alternative DeWalt que j’avais repérée en mai était à 129$. En août? 169$. On parle de 30% d’augmentation!

Même chose pour la perceuse Milwaukee de base, qui est passée de 128$ à 139$ chez Home Depot. Une hausse plus discrète, mais quand même de 9% en deux mois. Et ce n’est pas un cas isolé.

Les outils sont devenus un luxe pour les bricoleurs du dimanche... et pour ceux qui n’ont pas le choix de s’improviser entrepreneur.

Tarifs dans votre garage

Pourquoi une telle flambée? Trois lettres: USA! Les Américains ont imposé de nouveaux tarifs sur les outils fabriqués à l’étranger. Résultat: les grandes marques répercutent ces hausses... partout sur la planète.

Prenons Stanley Black & Decker, derrière les marques DeWalt, Bostitch et Craftsman. Les tarifs américains lui coûteront 800 millions de dollars cette année. Et comme toujours, la facture est refilée en bonne partie aux clients. Peu importe que vous soyez à New York ou à Montréal: votre perceuse paie pour la guerre tarifaire de Washington.

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Petite illusion d’optique: plusieurs de ces marques ont un nom qui sonne américain ou japonais. Mais Milwaukee et Ryobi sont contrôlées par Techtronic Industries, un géant basé à Hong Kong. Skil? Propriété de Chervon, une entreprise chinoise.

Et pour nous, Canadiens, la facture pique encore plus. Le dollar canadien ne vaut qu’environ 72 ¢US. Résultat: chaque perceuse, chaque scie, chaque coffret d’outils importé d’ailleurs gonfle de prix avant même d’arriver en magasin. Un huard faible, c’est comme un clou tordu. Ça fait mal à chaque coup de marteau.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Géant en chute libre

Ironiquement, pendant que les prix montent en magasin, les géants de l’outillage trébuchent en Bourse.

L’action de Techtronic Industries est en déclin. Depuis son sommet en 2021, elle a chuté de 40% à la Bourse de Hong Kong. Les investisseurs s’inquiètent de la baisse des ventes, de la pression sur les marges et... des hausses de prix, justement.

Car à force de faire payer le client, on l’écœure. Et un client écœuré, ça retarde ses projets. Ou ça se tourne vers l’usagé.

Être bricoleur en 2025

Heureusement, il reste une bonne nouvelle: le prix des matériaux, lui, s'est calmé.

Un panneau d’OSB 4x8 a chuté de 8% depuis juin chez Patrick Morin. Le revêtement en asphalte ondulé reste stable. J’ai donc sauté sur l’occasion pour refaire le toit de mon cabanon cet été.

Coût du projet? 600$. Les soumissions d’entrepreneurs? Minimum 1500$.

Résultat: 900$ d’économies... parce que j’avais les bons outils et le flair du chasseur d’aubaines. Ma scie sauteuse pour couper les panneaux? Je l’ai achetée neuve, sur Marketplace, à 40% du prix en magasin.

Mon collègue Richard Martineau avait bien raison dans une de ses chroniques cet été. Être propriétaire, en 2025, c’est être bricoleur... ou millionnaire! Mais pas bricoleur version Martin Matte, qui se cogne sur le pouce!

Le vrai bricoleur d’aujourd’hui, c’est celui qui sait flairer les rabais et chasser les aubaines.

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