Voici pourquoi le prix de la viande rouge a augmenté de 71% en 5 ans

Yannick Beaudoin
Près de 40% des Québécois boudent la viande rouge, selon un sondage exclusif Léger mené pour Le Journal et publié au début de l’été. Pourtant, ce chiffre serait plutôt conservateur, estime le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, qui pointe du doigt la hausse importante du coût de cette protéine au cours des dernières années.
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«Quand j’ai vu 40%, j’ai trouvé que c’est un chiffre qui était assez bas», a indiqué l’expert en entrevue à l’émission de Marc Boilard à QUB radio, au 99,5 FM à Montréal, mardi.
Le prix de la viande rouge a augmenté de 71% en cinq ans, a-t-il précisé. Le bœuf haché, qui est la source de protéine bovine la plus abordable, a pour sa part vu son coût à l’épicerie bondir de 25% depuis le début de 2025, a souligné M. Charlebois.
«C’est pour ça qu’il y a beaucoup de gens qui reculent, puis c’est difficile de les blâmer, mais ça ne veut pas nécessairement dire qu’ils deviennent végans ou végétariens. C’est juste qu’ils diminuent le volume et passent à un autre appel. On va vers un autre type de viande», indique le spécialiste de l’industrie agroalimentaire.
C’est la sécheresse de 2014 qui explique la situation d’aujourd’hui, soutient Sylvain Charlebois. Celle-ci a suscité une hausse du coût des grains et donc une augmentation du prix de l’alimentation des bœufs.
Cette sécheresse a affecté l’ensemble de l’Amérique du Nord, et non une seule partie du continent. L’industrie de l’élevage bovin ne semble jamais s’être remise de cet épisode.
«Le cheptel bovin nord-américain, du côté canadien et américain, a vraiment diminué. D’ailleurs, le cheptel canadien est de la même dimension aujourd’hui qu’en 1989 et on a 15 millions de personnes de plus. Puis aux États-Unis, c’est pire: le cheptel bovin américain est de la même dimension qu’en 1951», explique M. Charlebois.
Cette situation fait en sorte qu’il y a une importante pression sur l’offre de viande rouge.
«Il y a un manque d’offre carrément et on ne voit pas comment tout ça va se régler avant, au minimum, [au] début ou au milieu de 2026», déclare l’expert.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.