Les risques d’explosion des prix à la pompe inquiètent les analystes
Biden sert un avertissement aux pétrolières qui voudraient profiter de la situation

Martin Jolicoeur
Tandis que les soldats russes poursuivent leur avancée sur l’Ukraine, d’aucuns craignent que cette invasion n’entraîne de fortes augmentations des prix de l’essence à la pompe.
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Le président américain, Joe Biden, a servi un avertissement jeudi aux pétrolières et gazières américaines contre toute tentation de profiter du contexte actuel pour accroître leurs profits.
La Maison-Blanche, a-t-il prévenu, est prête à prendre des mesures concrètes pour juguler toute hausse injustifiée, y compris de libérer les réserves stratégiques de pétroles de plusieurs pays à la fois, si les conditions le justifient.
Un très grand producteur
La Russie est responsable de 10 % de la production mondiale de pétrole. Elle est le plus grand pays exportateur de gaz naturel et le deuxième exportateur d’essence au monde. L’Europe de l’Ouest en est particulièrement dépendante, représentant par exemple près de 50 % de ses importations.
« Un conflit impliquant un tel pays soulève forcément des inquiétudes », reconnaît le vice-président, Est du Canada, de l’Association canadienne des carburants, Carol Montreuil. Il doute toutefois que des pays – même aussi puissants que les États-Unis – puissent arriver à contrôler les prix de l’essence.
Après avoir atteint des sommets en début de journée, les cours du pétrole se sont repliés en cours de journée. Peu après 20 heures, le baril du WTI se négociait à 94,72 $ US, et le Brent à 101,06 $ US, une hausse de plus ou moins 2 %.
Pendant ce temps, selon CAA, le prix du litre de l’ordinaire sans plomb affichait une moyenne de 165,9 $ à Montréal jeudi, et de 166,9 $ à Québec, selon CAA.
New York et Toronto résistent
Sans surprise, la même inquiétude s’est emparée des principales places boursières nord-américaines, après de forts reculs du Dax à Francfort (-3,96 %), du FTSE de Londres (-3,88 %) et du CAC 40 de Paris (-3,83 %).
Mais après avoir débuté la journée en territoire fortement négatif, les indices phares de la Bourse de New York ont tous terminé au vert. Le Dow Jones a avancé de 0,28 %, le S&P 500 de 1,50 %, le Nasdaq, à forte composition technologique, a clôturé la séance avec un gain de 1,19 %.
En déclin depuis des jours, des titres comme Amazon, Apple et même Meta Platforms (ex-Facebook) ont connu des rebonds encore plus importants.
La Bourse de Toronto aura aussi résisté à la panique. Le S&P/TSX a clôturé en hausse de 0,09 % après être demeuré en territoire négatif pendant toute la journée de jeudi. Dans l’ensemble, le secteur bancaire a mal réagi, au contraire du secteur énergétique, notamment lié à l’exploitation du pétrole.
François Rochon, président de Giverny Capital, estime que le contexte actuel est propice à d’importantes variations des cours. Il conseille aux investisseurs de garder la tête froide et de se garder de décisions trop hâtives.
« Les corrections boursières sont des phénomènes normaux, qui n’affectent pas la valeur fondamentale des entreprises, dit-il. À court terme, il importe de s’en souvenir pour éviter des comportements irrationnels.