Le président du CA de Hockey Canada démissionne
Agence QMI
Le président du conseil d’administration de Hockey Canada, Michael Brind’Amour, a remis sa démission samedi matin, à la lumière du scandale qui frappe la fédération nationale depuis quelques mois.
• À lire aussi: Sondage: Hockey Canada a perdu la confiance de la population
• À lire aussi: Les détails de la révision de la gouvernance de Hockey Canada annoncés
Michael Brind’Amour a ainsi préféré laisser sa place avant la fin de son mandat, prévu au mois de novembre. Il occupait ce poste depuis 2018.
«Mon contrat se termine en novembre 2022 et je sais qu’il ne sera pas nécessaire d’attendre pour entamer une nouvelle ère, a admis Brind’Amour, par voie de communiqué. Des actions immédiates sont requises pour faire face aux nombreux défis qui attendent notre organisation et notre sport, ce que notre Plan d’action devrait faire. Je ne serais pas en mesure de renouveler mon contrat, et ainsi, j’ai annoncé ma démission au conseil d’administration.»
Hockey Canada a vu sa réputation être lourdement entachée au mois de mai, quand elle a tenté de cacher un scandale au sujet d’un viol collectif, après avoir fait une entente à l'amiable de plusieurs millions de dollars avec une femme qui affirmait avoir été violée par huit joueurs de l’édition 2018 d’Équipe Canada junior.
L’organisation avait d’ailleurs utilisé un fonds spécial qui était réservé aux règlements d'histoires semblables, non assurable et financé en partie avec l’argent que touchait Hockey Canada grâce aux inscriptions des jeunes joueurs de hockey.
Ce fonds avait d’ailleurs servi à régler neuf autres cas similaires, totalisant 7,6 millions $, depuis 1989.
Cette histoire a bouleversé plusieurs Canadiens, qui ont récemment affirmé dans un sondage avoir perdu confiance en la fédération nationale.
«J’ai écouté attentivement les commentaires des Canadiens à propos de la culture au sein de notre sport et de notre organisation, ainsi qu’au sujet des actions que nous avons entreprises, a ajouté Brind’Amour. Je comprends que ces actions sont une partie de la solution.»
Un nouveau président du conseil devrait être élu dans les prochains jours.
Un différend avec le conseil?
Au début du mois, le réputé journaliste Rick Westhead, du réseau CTV, avançait que Brind’Amour avait déposé une motion de censure contre Scott Smith, président et directeur général de la fédération, afin de le démettre de ses fonctions. Selon les informations du membre des médias, le vote se serait soldé par le rejet de la motion.
Autant Hockey Canada que Brind’Amour avaient démenti ces rumeurs.
«Votre information est inexacte», avait répondu une porte-parole de Hockey Canada, dans un communiqué transmis à Westhead.
«Jamais le conseil d’administration de Hockey Canada n’a déposé une telle motion, et une telle motion n’a jamais été rejetée, puisqu’elle n’a jamais existé», avait ajouté Brind’Amour, en réponse à The Hockey News.
Malgré tout, plusieurs membres de la direction de Hockey Canada ont une épée de Damoclès au-dessus de leur tête alors que plusieurs réclament leur démission, dont des membres du Parlement.
La ministre St-Onge réagit

S'impliquant activement dans le dossier depuis plusieurs semaines, la ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, a exprimé lors d’une conférence de presse qu’elle espérait que la tête de Michael Brind’Amour ne soit que la première à tomber parmi les dirigeants de Hockey Canada.
«On commence à voir des fissures dans la forteresse, et c’est comme ça que la lumière peut rentrer», a illustré celle qui a notamment demandé un avis juridique pour déterminer si elle pouvait mettre l’organisation sous tutelle, la semaine dernière.
«Les Canadiens et les Canadiennes ont envoyé au cours des dernières semaines et des derniers mois un message clair [...] comme quoi ça prenait un changement réel au niveau du leadership, à tous les niveaux au sein de l’organisation.»
Sans envoyer de fleurs à l’ex-président du conseil d’administration de Hockey Canada, Mme St-Onge a salué l’appel aux actions immédiates qu’il a inclus dans sa lettre de démission.
«Je suis en accord avec certaines déclarations que Michael Brind’Amour a faites au moment de sa démission, pour dire entre autres que ça ne doit pas attendre une nouvelle ère et qu’il faut des actions immédiates.»
Du même coup, elle a encouragé l’organisation à modifier ses habitudes d’embauche et de faire de la place à des candidats qui sortent du moule de Brind’Amour ou du président et directeur général, Scott Smith.
«Je continue [de] croire comme plusieurs autres que ça prend plus de diversité au sein de l’organisation de Hockey Canada.»