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L'article provient de TVA Nouvelles
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Le premier ministre indien donne son feu vert à l’armée pour une riposte à l’attentat au Cachemire

AFP
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2025-04-29T19:21:42Z
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Le premier ministre indien Narendra Modi a donné mardi son feu vert à une opération militaire en représailles à l’attentat meurtrier commis il y a une semaine au Cachemire, dont il impute la responsabilité au Pakistan voisin. 

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Son homologue pakistanais Shehbaz Sharif a de son côté le même jour exhorté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à «conseiller à l’Inde» de faire preuve de «retenue».

Au cours d’une réunion à huis clos, M. Modi «a dit aux forces armées qu’elles avaient la liberté de décider des cibles, du moment et du mode de la riposte indienne à l’attaque», a déclaré sous couvert d’anonymat à l’AFP une source gouvernementale.

S’exprimant devant les chefs d’état-major, il a «réaffirmé la détermination nationale à porter un coup déterminant au terrorisme et exprimé sa complète confiance dans les capacités des forces armées indiennes» à le faire, a poursuivi cette source.

Attaques «inacceptables» 

Le secrétaire général de l’ONU a «fermement» condamné l’assaut contre des touristes qui a fait 26 morts mardi dans la ville touristique de Pahalgam, dans la partie du Cachemire administrée par l’Inde, a fait savoir son porte-parole dans un communiqué.

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«Les attaques contre des civils sont inacceptables dans n’importe quelles circonstances», a ajouté Antonio Guterres.

Avant même toute revendication, New Delhi a rendu Islamabad responsable de cette attaque, la plus meurtrière ayant visé des civils dans cette région en majorité musulmane depuis plus de vingt ans.

Le Pakistan a aussitôt démenti toute implication et a réclamé une «enquête neutre».

Ces deux puissances nucléaires sont depuis sur le pied de guerre. Leurs gouvernements ont multiplié les sanctions diplomatiques réciproques et leurs ressortissants ont été priés de quitter le territoire du voisin au plus tard ce mardi.

Cela fait plusieurs nuits que des tirs sont échangés entre soldats pakistanais et indiens le long de la «ligne de contrôle» (LoC), la frontière qui sépare le Cachemire entre leurs deux pays.

Ces escarmouches n’ont pas fait de victimes, selon l’armée indienne.

Le Pakistan n’a pas confirmé les accrochages survenus dans la nuit de lundi à mardi, mais des personnes habitant du côté pakistanais de la LoC ont affirmé à l’AFP avoir entendu des détonations causées par des armes.

Drone abattu 

Signe des tensions extrêmes dans la région, le Pakistan a de son côté annoncé mardi y avoir «abattu» un drone de surveillance indien, sans préciser la date de cet incident, sur lequel l’Inde a gardé le silence.

Les experts craignent depuis plusieurs jours une riposte militaire de New Delhi, tandis que les opinions publiques des deux camps sont chauffées à blanc.

En 2019 déjà, après une attaque meurtrière contre ses soldats, l’Inde avait effectué un raid aérien sur le sol du Pakistan, qui avait riposté.

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La Chine, un autre grand acteur régional, a de nouveau appelé mardi ses deux voisins à «la retenue» et à «gérer les différends par le dialogue» afin de «maintenir la paix et la stabilité régionales».

Le Cachemire a été partagé à leur indépendance en 1947 entre l’Inde et le Pakistan qui se sont livrés plusieurs guerres depuis et continuent à réclamer la souveraineté sur l’ensemble de ce territoire.

Depuis 1989, les combats entre des insurgés séparatistes et les quelque 500 000 soldats indiens déployés dans la partie indienne de cette région contestée ont fait des dizaines de milliers de morts.

«Jusqu’au bout de la Terre» 

Immédiatement après l’attentat, les forces de sécurité indiennes ont commencé une gigantesque traque pour retrouver les auteurs de l’attentat et leurs complices.

La police a pour sa part diffusé le portrait-robot de trois d’entre eux, dont deux ressortissants pakistanais.

Elle les accuse de faire partie d’un groupe proche du LeT, le mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba basé au Pakistan, déjà soupçonné des attaques qui avaient fait 166 morts à Bombay en 2008.

Près de 2 000 personnes ont déjà été arrêtées ou interrogées dans le cadre de l’enquête menée par l’Agence nationale d’investigation (NIA), a annoncé lundi à l’AFP une source policière.

L’armée indienne a procédé à la destruction d’une dizaine de maisons appartenant, selon les autorités, aux suspects, suscitant la colère d’élus locaux et d’une partie de la population qui dénoncent une «punition collective».

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