Jean Charest à la chefferie du PCC: péquistes et solidaires craignent qu’il récidive au fédéral

Patrick Bellerose | Bureau parlementaire
S’il fait le saut à la chefferie du Parti conservateur du Canada, péquistes et solidaires craignent que Jean Charest laisse sur la scène fédérale un héritage similaire à celui qu’il a légué au Québec. La cheffe libérale, elle, s’est abstenue de commenter.
Le chef du Parti Québécois s’est désolé mardi qu’aucune condamnation n’a suivi sur la scène provinciale après la commission Charbonneau.
«On a, d’une certaine manière, normalisé la corruption en la banalisant», a déploré Paul St-Pierre Plamondon.
«L’impunité, dans une démocratie, c’est la pire chose. S’il n’y a pas de conséquences, s’il n’y a pas de punition lorsqu’on corrompt le ministère des Transports et on fait de la politique en finançant son parti en échange de contrats gonflés... s’il n’y a pas de punitions pour ça et on peut retourner en politique après au Canada, ben ça parle du Canada puis c’est triste qu’on n’ait pas eu de responsables pour des choses aussi graves», a-t-il ajouté dans une envolée indignée.
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a déclaré que de «très, très, très lourds soupçons de corruption» pèsent sur l’ex-premier ministre libéral, qui se trouve toujours sous le coup de l’enquête Mâchurer, de l’UPAC.
On m'a demandé ce que je pensais du potentiel retour de Jean Charest en politique 👇 pic.twitter.com/XSzz2pDjQ9
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) February 15, 2022
«L’héritage de Jean Charest au Québec, c’est une démocratie affaiblie par la corruption, c’est un territoire ravagé en matière d’environnement, c’est un retard historique dans notre lutte contre les changements climatiques et c’est des services publics en ruines», a-t-il ajouté, tout en soulignant que M. Charest est libre de se présenter à la chefferie conservatrice.
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De son côté, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a refusé de s’immiscer dans la course à la chefferie du PCC. «Je ne vais pas intervenir dans une éventuelle course au leadership au niveau fédéral», a-t-elle déclaré.
Pressée de questions sur l’héritage de M. Charest après ses neuf ans à la tête du Québec, Mme Anglade a rappelé qu’il fut le premier à présenter un Conseil des ministres paritaire.
La cheffe libérale a toutefois souligné qu’une personne faisant l'objet d'une enquête criminelle ne serait pas la bienvenue comme candidat libéral aux prochaines élections. «Écoutez, moi, je ne pense pas que ce soit souhaitable pour notre formation politique d'aller dans cette direction-là», a-t-elle souligné.