Le pouvoir de l’humilité dans nos relations


Dr François Richer
Contrairement à l’orgueil qui montre notre inflexibilité et nos points sensibles, l’humilité facilite nos interactions, car elle suscite de la sympathie, elle valorise les autres et augmente leur envie de coopérer.
Se dévaloriser est parfois un signe de manque d’estime de soi. Cependant, à dose modérée, l’humilité est plutôt un signe de sagesse.
Dans nos interactions sociales, l’humilité c’est reconnaître que nous n’avons pas toutes les réponses, valoriser l’autre et montrer notre ouverture.
L’humilité est sous-estimée. C’est un superpouvoir qui met les gens en confiance et leur donne envie de nous écouter, de coopérer et de faire des compromis.
«Je peux me tromper...», «Je ne suis pas un expert, mais...», «Je n’ai pas tous les détails, mais...»
Reconnaître nos limites et nos défauts attire la sympathie. Exprimer un certain degré de modestie nous rend plus accessibles, plus humains et plus aimables aux yeux des autres, ce qui met les gens en confiance. Ils ont l’impression qu’ils seront écoutés de façon bienveillante.
Nos signes d’humilité sont des marques d’intelligence émotionnelle rassurantes. Ils envoient le message que notre orgueil et notre narcissisme ne sont pas trop forts, que nous savons que nous n’avons pas toutes les réponses, que nous pouvons faire des erreurs, que nous ne croyons pas que notre vision est automatiquement supérieure à celle des autres et que nous savons que toutes les idées sont des ébauches qui peuvent être améliorées.
L’envie de s’imposer
Pour convaincre quelqu’un, il ne suffit pas d’avoir de bons arguments. Il faut aussi que l’autre soit ouvert à les considérer. L’autre est généralement mieux disposé à nous écouter s’il ne ressent pas trop notre insistance ou notre besoin d’avoir raison.
Les gens se braquent souvent parce qu’ils ne se sentent pas assez écoutés, respectés ou reconnus. L’humilité envoie un signal de flexibilité et une préférence pour l’harmonie. Elle prévient le sentiment de compétition et le durcissement des positions. Même quand nous avons raison, il est mieux d’être modeste et d’adoucir nos perceptions et opinions. Si nous arrivions, ne serait--ce que 50% du temps, à résister à nos impulsions de commencer nos réponses par des mots comme: «Ce qui est important c’est...», «Tu oublies que...», «Ce que je voulais dire c’est...», il y aurait beaucoup moins de conflits dans le monde.
Valoriser l’autre
«Je comprends ton point...», «Tu en penses quoi?», «Bonne idée...»: valider les perceptions de l’autre et reconnaître ses contributions met l’autre en valeur.
Nos signes de valorisation lui envoient le message que ses idées seront bien reçues. Il se sent utile et apprécié, ce qui augmente son envie de coopérer.
Négocier est un peu comme une danse improvisée. La confiance mutuelle est nécessaire et l’humilité est un lubrifiant social essentiel.