Le pont de Québec a la capacité portante pour accueillir le transport de marchandises
La société fédérale qui en assurera la réhabilitation estime que la peinture pourra par ailleurs être faite d'ici 25 ans.

Stéphanie Martin
Contrairement à ce que prétend le gouvernement Legault, le pont de Québec a la capacité portante pour accueillir le transport lourd et de marchandises, affirme la société fédérale qui est dorénavant propriétaire et responsable de la réhabilitation de l'infrastructure plus que centenaire.
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«Selon l'information qu'on a actuellement, on n'a pas un enjeu de capacité du pont. Les études de capacité portante qu'on réalise, c'est avec des charges de camionnage. La capacité du pont est correcte», a affirmé Sandra Martel, première dirigeante de la société fédérale Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI).
Elle était à Québec pour la confirmation du rachat du pont de Québec par le fédéral et l'acceptation du mandat que le gouvernement Trudeau confie à PJCCI, pour la réhabilitation et la peinture de l'infrastructure.

«Sécurité économique»
Dans les derniers mois, dans son argumentaire en faveur d'un troisième lien, le gouvernement de François Legault a répété à de multiples reprises qu'advenant le cas d'une fermeture prolongée du pont Pierre-Laporte, la «sécurité économique» de la région de Québec et de tout l'Est-du-Québec était compromise parce que le pont de Québec ne peut pas accueillir de transport de marchandises et que les poids lourds seraient donc obligés de faire un long détour par Trois-Rivières pour traverser le fleuve.
Le ministre libéral fédéral de l'Approvisionnement et député de Québec, Jean-Yves Duclos, a suggéré que le gouvernement du Québec peut tout à fait le permettre. «En matière de capacité portante, le pont de Québec est capable de déplacer des véhicules lourds. C'est le choix du gouvernement du Québec d'aménager son tablier pour permettre ces véhicules lourds dans des circonstances de sécurité économique, si le pont Pierre-Laporte ferme durant quelques heures.»
Il est selon lui possible de réaménager les voies, comme l'ont suggéré plusieurs, et le ministre indique que le gouvernement du Québec peut envisager ces options. Il souligne que les fermetures du pont Pierre-Laporte se sont faites rares au cours des 50 dernières années, soit «en moyenne une demi-heure par année».
Peinture du pont
Quant à la peinture du pont, les citoyens de Québec peuvent s'attendre à devoir attendre entre 15 à 25 ans pour voir la structure complètement repeinte, a estimé Mme Martel, selon l'expérience de PJCCI à Montréal. Les sommes de 1 milliard $ prévues sur 25 ans devraient suffire pour la réparation et le remplacement de certaines pièces, de même que pour la peinture. Cette dernière compte pour 50% des coûts, donc approximativement 500 millions $, a indiqué la dirigeante.
«C'est un budget qu'on utilise par exemple sur le pont Jacques-Cartier, qui fait du sens au niveau de la capacité de réalisation et des travaux qui sont là.»
L'abaissement du tablier est une possibilité et présente des défis, avec des impacts sur les approches, indique Mme Martel. «On a remplacé trois tabliers dans la région de Montréal, donc on a un peu d'expérience.»
—Avec la collaboration de Taïeb Moalla
Ce qu'ils ont dit
«La Ville de Québec ne fait pas la promotion d'un troisième lien. Maintenant, elle va être à l'écoute de ce que le gouvernement du Québec souhaite.»
- Bruno Marchand, maire de Québec
«J’ai rien vu qui m’a convaincu que les autres options (outre le 3e lien pour améliorer la mobilité dans la région) ont été considérées. [...] Si le tablier peut être abaissé, il devrait l’être.»
- Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord
«J’ai jamais cru dans cette question de dédoublement des infrastructures. [...] Je trouve que c’était un argumentaire (la sécurité économique pour justifier le 3e lien) farfelu et qui ne tenait pas la route. C’est une fiction. Il faut donner à cet argumentaire l’aide médicale à mourir.»
- Jackie Smith, cheffe de Transition Québec.
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