Le point de non-retour approche
L’Action de grâce américaine est habituellement un bon indicateur de l’allure d’une saison


Jonathan Bernier
Après une autre difficile semaine au bureau au cours de laquelle ils ont encaissé trois revers en quatre matchs, les joueurs du Canadien ont bénéficié d’un congé, dimanche. Un moment parfait pour installer les décorations de Noël à l’extérieur, ramasser les feuilles mortes et poser ses pneus d’hiver.
Ce n’est probablement pas ce que les troupiers de Dominique Ducharme ont fait de cette journée de repos. Mais il est à espérer qu’ils en ont profité pour s’occuper l’esprit et éviter de penser à cet atroce début de saison.
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Le Canadien a déjà subi 10 revers cette saison. Devant lui, l’espace commence à se creuser dangereusement. Huit points le séparent déjà de la dernière place donnant accès aux séries (qui aurait cru qu’on parlerait de ça un peu plus de trois semaines seulement après le début de la saison ?).
Brendan Gallagher et ses coéquipiers ont beau dire qu’il « reste encore beaucoup de hockey à jouer », qu’il faut « croire au processus et continuer de travailler » et que « dans le vestiaire, nous croyons en nous », une date cruciale approche : celle de l’Action de grâce américaine.
Célébré le quatrième jeudi du mois de novembre, ce jour de fête coïncide avec le quart de la saison dans la LNH. Et, bon an, mal an, les trois quarts des équipes qui sont dans le portrait des séries à ce moment s’y retrouvent également à la fin du calendrier.

De la saison 2013-2014, année de l’instauration du format actuel de qualifications (les trois premières équipes de chaque division et les septième et huitième équipes les mieux classées de chaque association), à la saison 2019-2020*, 86 des 112 équipes (76,8 %) ayant obtenu leur billet pour le bal printanier étaient déjà en position de l’obtenir à la fin du mois de novembre.
Quatre points ou moins
Parmi les 26 autres formations qui ont réussi à se faufiler, 19 d’entre elles se trouvaient, à l’Action de grâce américaine, à quatre points ou moins d’une place en séries éliminatoires.
Ce qui veut donc dire qu’au cours de ces sept saisons (2020-2021 s’est amorcée en janvier, donc pas d’Action de grâce), 93,7 % des formations qui ont pris part aux séries éliminatoires se trouvaient soit déjà en position de le faire, soit à quatre points d’y arriver.
Un recul de huit points rendu à l’Action de grâce s’est déjà comblé. Les Stars de 2013-2014 l’ont fait, mais ils avaient trois matchs en mains au moment de la date de tombée. Présentement, le Canadien est dans la situation inverse. Il a au moins deux rencontres de plus de disputées que la grande majorité de ses rivaux dans l’Est.
D’ici le 25 novembre, le Tricolore jouera huit rencontres. C’est le temps qu’il a pour redresser la barre et resserrer l’écart. Sans quoi on pourra faire une croix sur le même espoir d’un printemps endiablé.
« Ça va prendre du courage »
« On est conscient du trou dans lequel nous sommes, a confié Gallagher, samedi soir. On vient de terminer une semaine où nous disputions trois matchs à domicile. On souhaitait en sortir avec un dossier gagnant, mais ce n’est pas arrivé.
« On sent qu’on fait des pas dans la bonne direction, mais ce n’est pas encore suffisant. Il faut trouver des solutions et des réponses », a-t-il poursuivi.
Et le pire, c’est que le Tricolore a disputé la majorité de ses 13 rencontres face à des formations qui ne sont même pas dans le portrait des séries en ce moment.
Il reste deux matchs à la formation montréalaise pour qu’elle sorte gagnante de cette séquence de cinq rencontres au Centre Bell. Phillip Danault et les Kings seront de passage mardi, alors que les Flames feront de même jeudi.
« Il faut finir du bon pied avant de retourner sur la route, a prévenu Jake Allen, après la défaite face à Vegas. Il faut se ressourcer demain (dimanche) et arriver lundi (ce matin) avec la bonne attitude. Ça va prendre du courage pour y parvenir, car c’est facile de sombrer de l’autre côté. »
*Pour la saison 2019-2020, on a fait l’exercice avec la formule normale des séries à 16 équipes et non à 24 équipes, comme ce fut réellement le cas.