Le PLQ prend un beau risque avec Pablo Rodriguez et son passé de lieutenant de Justin Trudeau


Rémi Nadeau
Les membres du Parti libéral du Québec misent sur la notoriété de Pablo Rodriguez, en choisissant d’ignorer les casseroles de son passé au gouvernement Trudeau. C’est un coup de dés.
Le principal problème du PLQ depuis l’écrasement du gouvernement Couillard en 2018, c’est une déconnexion avec l’électorat francophone et des régions.
Sur 19 députés, il n'y en a qu’un hors de Montréal.
Pablo Rodriguez a fait sa jeunesse en Estrie, mais est beaucoup plus identifié à la métropole et au Parti libéral du Canada.
Il aura du mal à attaquer les caquistes sur la gestion des finances publiques, pourtant un de leur point faible évident, puisqu’il a fait partie du gouvernement fédéral ayant doublé la dette et cumulé des déficits de 650 milliards$ sans plan de retour à l’équilibre.
Le nouveau chef ne sera pas très crédible non plus s’il s’en prend à la politique de la CAQ en immigration.
Il a été le lieutenant de Justin Trudeau, qui a ouvert grand le robinet par un tweet de type «opération portes ouvertes» il y a huit ans.
Pas de remise en question
Selon le dernier coup de sonde de Léger, le PLQ est à 10% d’appuis chez les francophones.
L’ex-ministre fédéral n’a pas été en mesure d’identifier une seule position du PLQ qu’il serait prêt à revoir pour renverser les choses.
Et malgré tout, ce même sondage de mai dernier démontrait qu’avec lui à la barre, le Parti libéral grimperait au point d’être au coude à coude en tête des intentions de vote avec le PQ.
Rodriguez ne s'est pas démarqué par son contenu, mais c'est un excellent organisateur et il a du bagout.
Le plus connu
Clairement, malgré les éléments jouant contre lui, les membres font le pari qu’avec un chef plus connu, ils auront plus de chances de percer la persistante indifférence des Québécois depuis leur période de purgatoire.
Pour reprendre la formule de Jean-François Lisée lorsqu’il a abandonné la course à la direction du PQ au profit du meneur Pierre-Karl Péladeau, on dirait qu’ils ont envie de vivre «leur moment Pablo».