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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le PLQ et sa mort cérébrale

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-12-18T05:00:00Z
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Pablo Rodriguez vient de tomber. Il ne sera plus chef demain du Parti libéral du Québec (PLQ). 

Ce départ était inévitable. C’était aussi nécessaire.

Chose certaine, nous sommes ici devant le chef le plus nul de son histoire récente.

En nullité, il dépasse même Dominique Anglade, ce qui n’est pas peu dire.

Et pourtant, il est probablement le plus représentatif de ce que ce parti est devenu.

De Jean Lesage à Robert Bourassa, on le sait, le PLQ portait une vision québécoise du Canada. Certes, ils étaient vraiment fédéralistes, mais ils voulaient quand même que le Canada s’adapte à la nation québécoise et lui accorde les pouvoirs nécessaires pour défendre son identité.

Histoire 

Au milieu des années 1990, il est devenu évident que la chose était impossible, et le PLQ, dès lors, a assumé pleinement sa mission dans notre vie politique: faire accepter aux Québécois le Canada à tout prix. Il est devenu le parti du fédéralisme inconditionnel.

Daniel Johnson l’a fait dans la tourmente référendaire. Il vendait le Canada comme une bonne affaire.

Jean Charest a pris le relais: il représentait le fédéralisme gestionnaire, ramenant à la baisse les demandes du Québec. Peu à peu, il a cessé de miser sur l’adhésion des francophones en misant plutôt sur l’importation massive d’électeurs, pour augmenter sa base électorale captive.

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Philippe Couillard a marqué une nouvelle étape: avec lui, le PLQ devenait idéologiquement une succursale du Parti libéral du Canada (PLC), il était colonisé idéologiquement par lui (ça ne date pas d’hier).

Le PLQ devenait un parti ouvertement hostile au nationalisme québécois. Philippe Couillard a donné une forme de raffinement intellectuel à l’antinationalisme primaire.

Dominique Anglade a voulu faire du PLQ un PPP: un parti progressiste provincial, une forme de Québec solidaire réconcilié avec le milieu des affaires.

Puis vint Pablo Rodriguez. Il représente de manière chimiquement pur la fusion entre le PLQ et le PLC. Sa mission: regagner le pouvoir en misant sur la seule peur du référendum. Le PLQ croyait avoir un boulevard devant lui en jouant la carte de la référendophobie. Il sous-estimait les Québécois en leur prêtant un comportement un politique aussi pavlovien.

Il faut dire qu’il ne cherche plus à les convaincre des vertus du Canada. Il est cérébralement mort. Le PLQ entend seulement leur faire peur et mise sur le temps pour que les changements engendrés par l’immigration massive rendent l’indépendance démographiquement impossible.

Brownies 

Mais le PLQ a misé sur le mauvais cheval.

Il nous donne la chance de constater que l’establishment fédéraliste n’a pas changé depuis l’histoire des culottes à Vautrin. Sauf qu’on parle aujourd’hui de brownies.

Certes, Pablo Rodriguez dit n’être au courant de rien. Mais il accuse par là toute une structure d’être tellement dégradée éthiquement qu’elle se livre à de mauvaises pratiques sans le savoir.

Le PLQ est cérébralement mort. Je suis curieux de voir qui sera le prochain pantin qu’il nous présentera comme un sauveur.

Il s’inscrira dans une fière histoire!

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