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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Le PLQ encore hanté par son passé trouble

Photo d’archives, Chantal Poirier
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2022-03-04T10:00:00Z
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Dominique Anglade doit être ravie (oui, je suis ironique) : Jean Charest pourrait redevenir chef du Parti conservateur fédéral le 10 septembre.

En pleine campagne électorale au Québec ! (Le scrutin se tiendra le 3 octobre.) Ce serait une nouvelle incontournable pour Anglade, qui n’aura d’autre choix que de commenter. 

  • Écoutez la rencontre Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille diffusée chaque jour en direct 12 h via QUB radio :  

Distance

On a vu comment, dans un premier temps, son réflexe fut d’installer une distance plus que sanitaire entre elle et ce potentiel retour aux affaires de son illustre prédécesseur.

« Je ne ferai pas une François Legault de moi-même, avait-elle malhabilement répondu le 15 février [...] je ne vais pas intervenir dans une éventuelle course au leadership au niveau fédéral. »

Depuis des semaines, Anglade tentait de se servir de l’appui quasi explicite de Legault aux conservateurs fédéraux, pendant la dernière campagne électorale, comme une autre « preuve » que la CAQ suintait le paternalisme bleu d’une autre époque.

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Cherchant à limiter le plus possible ses commentaires, elle avait réduit le bilan de Jean Charest : « Un premier conseil des ministres paritaire, c’est un exemple de choses auxquelles il a contribué. »

Puis, elle empira son cas en évoquant des « règles » au sein de sa « formation politique », qui auraient empêché quelqu’un qui fait l’objet d’une enquête — c’était le cas pour M. Charest à ce moment — de se porter candidat ! 

  • Écoutez la rencontre Rémi Nadeau et Antoine Robitaille diffusée chaque jour en direct 19 h via QUB radio :  

Recadrée

La pusillanimité d’Anglade souleva l’ire des élus et des militants issus de l’ère Charest. Aussi, le lendemain, Lise Thériault faisait sa sortie intempestive contre QS et le PQ, qui avaient qualifié de « corrompus » les gouvernements du PLQ de l’époque. Ce faisant, Thériault recadra au passage sa cheffe : « Je suis une ancienne ministre de M. Charest. Je ne suis pas corrompue, mes collègues ne sont pas corrompus, et nous n’accepterons pas de nous faire traiter de corrompus ! »

Mardi dernier, Mme Thériault ainsi que sa collègue Christine St-Pierre ont fait savoir qu’elles ne resteraient pas neutres pendant la prochaine course à la chefferie.

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Les mauvaises langues à l’interne chuchotent que, bien que sincèrement admiratrices de Jean Charest, l’une et l’autre, en plus, rêvent probablement d’une « belle nomination » qui pourrait venir de la part d’un éventuel gouvernement Charest à Ottawa. 

  • Écoutez aussi l'émission balado d'Antoine Robitaille diffusée chaque jour en direct 19 h via QUB radio :  

Intervenir ou non ?

À Québec, tous les autres partis sans exception ont certifié hier à notre collègue Geneviève Lajoie qu’ils ne se mêleraient pas de la course à la chefferie conservatrice.

Même le Parti « conservateur » d’Éric Duhaime ! Même la CAQ, qui a dans ses rangs André Bachand, rare ancien bleu de l’époque où Charest fut chef du Parti progressiste-conservateur.

C’est pour le moins paradoxal : celle qui était fière de souligner qu’elle n’interviendrait pas dans la course conservatrice sera finalement la seule à être contrainte de laisser ses élus libres d’exprimer publiquement leur préférence pour un candidat conservateur !

Le passé trouble du PLQ, celui de l’ère Charest, ne veut pas passer. Il aura hanté et miné le mandat de Philippe Couillard, qui, pendant sa dernière année au pouvoir, chercha désespérément la quadrature du cercle. Souvenons-nous de son fameux : « Pour le renouveau, ça prend de la continuité. »

Voilà Dominique Anglade empêtrée dans des contradictions similaires. En raison du retour sur la scène politique du fantôme JC lui-même, qui insistait l’autre soir à Ottawa : un parti doit être « fidèle à son histoire »...

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