Le PLC est son pire ennemi

Guillaume St-Pierre
C’était en plein dans les années Trump, au moment où les droits reproductifs des femmes sont attaqués, au sud de la frontière.
Le gouvernement Trudeau annonce, à coups de grands discours, un changement de cap dans son aide internationale. Dorénavant, son engagement sera féministe.
Violences sexuelles, droits à l’avortement, égalité des sexes, aide à la nutrition : depuis 2017, Ottawa y consacre 3,5 milliards $ par année, surtout dans les pays les plus pauvres.
L’affaire est bien reçue car elle comble un vide dans l’univers de l’aide internationale.
La nouvelle approche n’est « pas simplement un geste politiquement correct ou un signe de notre vertu », promet la ministre des Affaires mondiales de l’époque, Chrystia Freeland.
C’est justement ce qu’on reproche souvent à ce gouvernement, soit d’être plus intéressé par les slogans que par les résultats.
Hier, il n’a pas pu s’empêcher, encore une fois, de prêter flanc à la critique.
Où vont les milliards ?
La vérificatrice générale du Canada a servi toute une claque à sa politique d’aide internationale féministe.
Karen Hogan a trouvé qu’Ottawa n’a aucune idée si ses milliards font du chemin, pour la simple et bonne raison qu’il n’en mesure pas les résultats.
Le fédéral s’est bel et bien engagé à dépenser les fonds, mais « sans aucun objectif lié aux améliorations précises » de la vie des personnes visées, écrit la VG dans son rapport.
Le problème, c’est que les exemples s’accumulent. La VG avait constaté récemment qu’Ottawa n’a aucune idée s’il se rapproche de sa promesse de réduire l’itinérance malgré des milliards investis.
Ce n’est pas parce qu’on ne mesure pas le fruit de son action que l’argent ne sert à rien. Mais un minimum de reddition de compte s’impose. Surtout pour un gouvernement aussi dépensier.
En ce jour de budget, le gouvernement Trudeau voudra convaincre les Canadiens que leur argent est entre bonnes mains. Si certains en doutent, ils n’ont qu’eux à blâmer.