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L'article provient de Le Journal de Québec
Santé

Son cancer passe sous le radar: le personnel médical doit être «imputable», soutient le Conseil pour la protection des malades

Le cabinet du ministre de la Santé qualifie le cas de M. Teasdale «d'inacceptable»

Photo d'archives, STEVENS LEBLANC
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Photo portrait de Elisa Cloutier

Elisa Cloutier

2024-05-17T17:45:00Z
2024-05-17T18:54:09Z
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Outré par le manque de suivi dont a été victime l’ancien journaliste Jacques Teasdale, le président du Conseil pour la protection des malades estime que les travailleurs du milieu de la santé doivent être «imputables».

• À lire aussi: «Oublié» par le système de santé, cet ex-conseiller municipal et ex-journaliste de TVA combat un cancer des poumons qu’il aurait pu éviter

«On s’est traîné les pieds, on a abandonné un patient. Mais si ce médecin [qui n'a pas assuré un suivi auprès de M. Teasdale] avait été au privé, il aurait été renvoyé ou aurait fait l’objet de mesures. Mais non, au public, on ne renvoie pas personne et personne n’est jamais puni», s’insurge Paul Brunet, du Conseil pour la protection des malades.

Il ajoute également que les manquements commis par le personnel médical du CHU de Québec ont contribué à «lui voler de belles années et de la qualité de vie».

Les plus âgés «pénalisés»

M. Brunet estime même que les personnes plus âgées sont souvent «pénalisées» en ce qui concerne la qualité de soins au Québec. «Je soupçonne que les gens plus âgés, on s’en occupe moins. Moins que si on était plus jeunes. On a tendance à proposer rapidement des soins de confort, des soins palliatifs ou des soins de fins de vie», déplore-t-il.

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TVA Nouvelles
TVA Nouvelles

Le Journal rapportait vendredi le cas de Jacques Teasdale, ancien journaliste à TVA et conseiller municipal, qui estime avoir été oublié par le système de santé.

L’homme âgé de 74 ans a reçu en 2020 un diagnostic de nodule sur un poumon qui nécessitait un suivi l’année suivante.

Photo d'archives, karl tremblay
Photo d'archives, karl tremblay

Malgré ses appels, aucun suivi n’a été fait dans son dossier, si bien qu’il a été amené quatre fois aux urgences, en ambulance, en raison de problèmes respiratoires.

Il y a deux semaines, un urgentologue de l’hôpital Saint-François D’Assise lui a appris qu’il était atteint d’un cancer, dû au nodule qui n’avait pas été retiré en 2021, comme initialement prescrit.

«Inacceptable»

Contacté par Le Journal, le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, a indiqué que la situation de M. Teasdale était «inacceptable», ne représentant pas «la qualité de services à laquelle les patients sont en droit de s’attendre».

  • Écoutez l'entrevue avec Olivier Teasdale, le fils de Jacques Teasdale, au micro d'Alexandre Dubé via QUB :

«Nous devrons poursuivre les changements que nous mettons en place pour que les Québécois aient le système de santé qu’ils méritent», a ajouté la porte-parole Audrey Noiseux.

Une réaction qui satisfait la famille de Jacques Teasdale. « Au moins, on sent qu’on n’est pas tout seul. Mon père est quand même content de voir que le cabinet a réagi à ce qui lui arrive, qu’il prenne le temps de le faire au moins», soutient son fils, Olivier Teasdale.

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Négligence et incompétence

Le Conseil pour la protection des malades estime que les cas de «négligence» et «d’incompétence» dans le milieu de la santé au Québec sont devenus trop fréquents.

Un son de cloche qui résonne au cabinet Ménard Martin Avocats, spécialisé en responsabilité médicale, anciennement dirigé par l’avocat Jean-Pierre Ménard. C’est aujourd’hui son fils, Patrick Martin Ménard, qui dirige le cabinet.

Me Ménard soutient que les demandes de recours judiciaires contre des médecins ou des hôpitaux ne font qu’augmenter depuis quelques années.

«De façon générale, il y a de plus en plus de problématiques significatives dans le domaine de la santé, en ce qui concerne la sécurité et la qualité des soins», précise l’avocat.

Des espoirs en Mme Biron

M. Brunet fonde des espoirs en la nouvelle PDG de l’agence Santé Québec, Geneviève Biron, qui espère-t-il, saura insuffler une «nouvelle façon de fonctionner».

«J’espère que Mme Biron va mettre les points sur les i et va dire que si les gens ne font pas bien leur travail, il y aura des conséquences», indique-t-il.

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