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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Le «père du show-business» québécois, Guy Latraverse, n'est plus

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Agence QMI

2023-10-15T21:42:20Z
2023-10-15T23:25:44Z
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L’un des fondateurs de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ), mais aussi des FrancoFolies de Montréal, Guy Latraverse, est mort samedi soir à la suite d’une longue maladie. Celui qu’on appelait le «père du show-business» québécois était hospitalisé depuis un mois. Il avait 84 ans. 

Sa fille, Zoé Latraverse, a confirmé le décès aux médias dimanche après-midi.

Dès l'annonce de sa mort, les réactions des milieux culturel et politique ont inondés les réseaux sociaux.

«Le grand-papa de mes enfants est décédé hier, a écrit l’animateur Patrick Marsolais sur Instagram dimanche après-midi, l'ex-compagnon de Zoé Latraverse. «Il laisse un héritage incommensurable à la culture québécoise. Sans sa sensibilité au fait français et sa pas pire tête de cochon, le paysage culturel québécois ne serait pas le même aujourd’hui», a-t-il poursuivi sur Instagram.

M. Latraverse, né le 5 juillet 1939 à Chicoutimi – aujourd’hui Saguenay –, a été l’un des bâtisseurs du milieu du divertissement au Québec. Il a été, à titre de gérant ou de producteur prolifique, associé à plusieurs monstres sacrés de la scène, dont Diane Dufresne, Robert Charlebois, Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps, Louise Forestier, Jean Lapointe, Pierre Verville, Daniel Lemire et le défunt Claude Léveillée, dont il est devenu l’agent en 1962, alors qu’il n’avait que 23 ans.

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LE JOURNAL DE MONTREAL
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Il a été associé à des productions qui ont fait époque, notamment «L’Osstidcho», l’album et le spectacle «1 fois 5» ainsi que le concert de la Saint-Jean-Baptiste de 1976 sur le mont Royal, à Montréal, dont on parle encore plus de 40 ans plus tard.

  • Écoutez la rencontre Fillion-Durocher avec Sylvain-Claude Filion, journaliste et chroniqueur, via QUB radio :

Ébranlé, Robert Charlebois lui a exprimé sa reconnaissance dans les médias. «Il a été présent dans chacune des étapes cruciales de ma carrière. C'était un génie et un être extraordinaire», a-t-il témoigné.

Vedette de L’Osstidcho», Louise Forestier lui a aussi rendu hommage. «Il avait une assurance et un flair fantastique, et il avait du fun. Il était heureux avec les artistes», a-t-elle confié en entrevue à RDI.

À partir de 1964, Guy Latraverse a fait venir au Québec plusieurs importants artistes français et internationaux, que ce soit Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Petula Clark, Julien Clerc, Léo Ferré ou Raymond Devos. Grâce aux contacts qu’il a établis, il a également permis à des Québécois de conquérir l’Europe.

L’ADISQ, qu’il a cofondée en 1979, lui a rendu hommage en 2013 en lui remettant le premier Félix honorifique à l’occasion de son 35e gala annuel présenté à la Place des Arts. C’est d’ailleurs sous son impulsion qu’un premier francophone, Claude Léveillée, s’est produit dans cette salle emblématique du Quartier des spectacles le 13 juin 1966, trois ans après son ouverture. À ses débuts, le lieu n’était réservé qu’à des vedettes internationales ou anglophones.

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JOËL LEMAY/AGENCE QMI
JOËL LEMAY/AGENCE QMI

C’est lui aussi qui a été le premier à produire une artiste québécoise – Diane Dufresne – à la fois au Forum de Montréal en 1980 et au Stade olympique en 1984.

Guy Latraverse, qui est le frère de la comédienne Louise Latraverse, a été diagnostiqué en 1986, après 20 ans de maladie sans traitement, de trouble bipolaire. Il a par la suite produit des émissions pour démystifier la maladie mentale et a pris part à la création de l’Association des dépressifs et des maniaco-dépressifs (aujourd’hui Revivre).

«Un des grands bâtisseurs» 

Le premier ministre du Québec, François Legault, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux en apprenant la disparition de M. Latraverse.

«Guy Latraverse, un des grands bâtisseurs de l’industrie québécoise du disque et du spectacle est décédé. Mes condoléances à tous ses proches, en particulier à sa sœur Louise», a-t-il écrit sur X.

«Un homme exceptionnel qui a eu le courage de ses convictions, un amour réel des artistes et un désir ardent de matérialiser les rêves, coûte que coûte. Certainement, le producteur le plus acharné, passionné et volontaire de ce métier» — Josélito Michaud 

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«Même si on connaissait son état de santé, ça fesse en osti. Il y a 33 ans, il me proposait de diffuser le Show du Refuge à Radio-Canada ... Sans lui, je n'aurais jamais été capable de continuer le show pendant 32 ans...» — Dan Bigras

«Un grand imprésario, mais surtout un homme qui a vu grand pour nos artistes et notre culture, à une époque où tout était encore à faire» — Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications

«Je me dois de souligner son implication pour la santé mentale avec l’organisme Mon Relief (anciennement Revivre). Il a travaillé pour qu’ensemble, nous mettions fin à la stigmatisation» — Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

«Si de nombreux artistes appréciés des Québécois ont pu se produire sur scène, c'est grâce à son travail. Merci monsieur Latraverse pour tout ce que vous avez fait pour faire rayonner notre culture» — Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire

«J’exprime un grand respect et de l’admiration pour l’œuvre de cet artisan incontournable de la diffusion de la culture québécoise. Un véritable bâtisseur, responsable du rayonnement des plus grands et des plus grandes» — Pascal Bérubé, député du Parti Québécois

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