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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Le père des cégeps s’éteint

Guy Rocher était un grand humaniste et un immense intellectuel

Guy Rocher a reçu le titre de président honoraire à vie des Intellectuels pour la souveraineté le 23 mai 2024 à l'Édifice Viger, de Montréal. Photo Mathieu-Robert Sauvé
Guy Rocher a reçu le titre de président honoraire à vie des Intellectuels pour la souveraineté le 23 mai 2024 à l'Édifice Viger, de Montréal. Photo Mathieu-Robert Sauvé MRS
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-09-03T22:01:15Z
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Les milieux de l’éducation et de la politique pleurent la mort de Guy Rocher qui a notamment participé à la création des cégeps et plaidé jusqu’à son dernier souffle pour la laïcité de l’État, la scolarisation pour tous ainsi que la justice sociale.

«J’ai versé des larmes quand je l’ai appris», confie le constitutionnaliste Daniel Turp, qui est resté attaché à Guy Rocher jusqu’à la fin. Leur dernière rencontre a eu lieu il y a un mois à peine dans un CHSLD de Verdun.

«Il était encore parfaitement alerte; il m’a dit que son souvenir politique le plus vif avait été la victoire du Parti Québécois le 15 novembre 1976», relate le professeur de droit à la retraite et président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO).

Photo fournie par le MLQ
Photo fournie par le MLQ

En mai 2024, M. Turp a organisé à ce titre une conférence pour célébrer le centenaire de M. Rocher, co-fondateur des IPSO en 1995. Celui-ci avait pris la parole et ébloui l’assemblée constituée de multiples personnalités politiques et universitaires à l’édifice Viger, à Montréal. «C’était l’un des plus grands intellectuels québécois de notre temps, sinon le plus grand», soupire M. Turp.

Grand humaniste

Pour la politologue Josée Legault, Guy Rocher s’est distingué par son humanisme. «Il s’est battu toute sa vie pour la justice sociale, l’éducation pour tous. C’est ce que je retiens d’abord de lui», confie la chroniqueuse au Journal.

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Guy Rocher en 1973.
Guy Rocher en 1973. Photo fournie par BAnQ

En plus d’avoir été un ardent souverainiste, Guy Rocher a d’abord fait sa marque en sociologie où il demeure l’auteur d’un ouvrage inégalé traduit en plusieurs langues, Introduction à la sociologie générale. Il a innové en se spécialisant dans la sociologie du droit.

En plus d’avoir été un membre clé de la commission Parent, sa contribution en matière d’éducation demeure visible tous les jours autour de nous: mise en place du ministère de l’Éducation en 1964, création des cégeps en 1967, création de l’UQAM en 1969 et du réseau de l’Université du Québec. Il est aussi co-rédacteur de la Charte de la langue française qui donnerait naissance à la loi 101 en 1977.

Guy Rocher en 1966.
Guy Rocher en 1966. Photo fournie par BAnQ

Laïcité de l’État et immigration

Depuis une dizaine d’années, il s’était prononcé sur la laïcité de l’État. En offrant son soutien à loi 21, il soutenait que l’école publique devait être neutre et inclusive, à l’abri de toute influence religieuse.

Guy Rocher a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Laval (1996), de l’Université de Moncton (1997) et de l’Université du Québec à Montréal (2002).
Guy Rocher a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Laval (1996), de l’Université de Moncton (1997) et de l’Université du Québec à Montréal (2002). Photo fournie par BAnQ

M. Turp retient surtout de son allocution du centenaire, l’an dernier, ses propos sur l’immigration. Mais pas en termes de quotas ou de seuils. «Il avait soutenu que les immigrants, il fallait bien les accueillir. C’était notre responsabilité collective, comme Québécois.»

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