Le père de la fillette de Granby pourra sortir de prison
L’homme ne pourra avoir de contact avec aucun enfant de moins de 16 ans

Francis Pilon
Près de deux ans après sa condamnation pour séquestration, le père de la fillette de Granby pourra sortir de prison et vivre en semi-liberté dans une maison de transition.
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«Votre incarcération se déroule adéquatement. Durant tout votre cheminement, vous n'avez nécessité aucune intervention spécifique, ayant adopté un comportement adéquat en rencontrant toutes les attentes. Vous ne faites pas l'objet de préoccupation du département de la sécurité préventive», a tranché la Commission des libérations conditionnelles, à la suite d'une audience tenue le 30 novembre dernier.
Cette dernière lui permet donc de retrouver une semi-liberté dans une maison de transition jusqu’à sa libération d’office en mai prochain. Rappelons que l’homme de 34 ans a écopé d’une peine de trois ans et demi de prison, en janvier 2022, après avoir été déclaré coupable de séquestration.
- Écoutez le commentaire de Richard Martineau via QUB radio:
«Dans son analyse, l’équipe de gestion de cas (ÉGC) a pris en considération votre comportement positif et votre collaboration avec l'ensemble des intervenants à votre dossier, ce qui est de bon augure pour le futur. [...] En somme, elle estime qu'il n'y a aucun indice à l'effet que vous pourriez commettre une infraction grave avant l'expiration de votre peine», peut-on lire dans le document de 12 pages de la Commission.
Il s’agit de la deuxième fois que le Québécois tente de retrouver sa liberté en 2023. En avril dernier, il avait échoué à convaincre la Commission d’avoir le droit de sortir de taule.

Une victime s’oppose
Le père de la fillette de Granby devra toutefois respecter plusieurs conditions au cours des prochains mois. Il ne pourra avoir aucun contact avec ses victimes et il lui sera interdit de se trouver seul en présence d’un enfant de moins de 16 ans.
«[Une victime] indique que les autres membres de la famille élargie ont peur pour leur sécurité et celle des enfants dans le cadre de votre retour dans la société, note la Commission des libérations conditionnelles. [...] Elle s'oppose à votre libération, mentionnant ne pas croire à votre réhabilitation ni à vos remords.»
- Écoutez l'entrevue avec Me Valérie Assouline, avocate de la maman de la fillette martyre de Granby via QUB radio :
Le Québécois se voit d’ailleurs imposer une «restriction géographique». Il ne pourra se retrouver dans certaines régions de la province où vivent les proches de la fillette. Il devra aussi déclarer aux autorités toutes ses relations avec des femmes. Finalement, le trentenaire aura l’obligation de participer à des séances de «counseling psychologique».

Morte atrocement à 7 ans
Quelques mois avant sa mort tragique en avril 2019, la fillette de sept ans a été expulsée de son école.

«Votre ex-conjointe et vous avez barricadé sa fenêtre, mais elle [sa fille de sept ans] a néanmoins réussi à s'enfuir de nouveau, se présentant complètement nue chez un voisin. De retour à la maison, la victime fut placée au sol, sous contention, immobilisée avec des vêtements et du ruban adhésif. Le lendemain matin, vous avez quitté pour le travail, alors que la victime était toujours immobilisée au sol», relatent les autorités dans le même document justifiant sa semi-liberté.

Sa fille est finalement morte à son retour au domicile. «C'est alors que vous avez constaté qu'elle ne respirait plus. Vous l'avez détachée et avez contacté les secours», écrit la Commission.

Notons que la belle-mère de la fillette de Granby a, pour sa part, été déclarée coupable de meurtre non prémédité en 2021. La Québécoise de 39 ans a écopé d’une peine de prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.
Avec Camille Payant, Le Journal de Montréal
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