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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Le père de la fillette de Granby pourra sortir de prison

L’homme ne pourra avoir de contact avec aucun enfant de moins de 16 ans

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2023-12-06T20:06:12Z
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Près de deux ans après sa condamnation pour séquestration, le père de la fillette de Granby pourra sortir de prison et vivre en semi-liberté dans une maison de transition.  

• À lire aussi - «Je n’étais plus là»: le père de la fillette de Granby témoigne pour se faire libérer

«Votre incarcération se déroule adéquatement. Durant tout votre cheminement, vous n'avez nécessité aucune intervention spécifique, ayant adopté un comportement adéquat en rencontrant toutes les attentes. Vous ne faites pas l'objet de préoccupation du département de la sécurité préventive», a tranché la Commission des libérations conditionnelles, à la suite d'une audience tenue le 30 novembre dernier.

Cette dernière lui permet donc de retrouver une semi-liberté dans une maison de transition jusqu’à sa libération d’office en mai prochain. Rappelons que l’homme de 34 ans a écopé d’une peine de trois ans et demi de prison, en janvier 2022, après avoir été déclaré coupable de séquestration.

  • Écoutez le commentaire de Richard Martineau via QUB radio:

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«Dans son analyse, l’équipe de gestion de cas (ÉGC) a pris en considération votre comportement positif et votre collaboration avec l'ensemble des intervenants à votre dossier, ce qui est de bon augure pour le futur. [...] En somme, elle estime qu'il n'y a aucun indice à l'effet que vous pourriez commettre une infraction grave avant l'expiration de votre peine», peut-on lire dans le document de 12 pages de la Commission. 

Il s’agit de la deuxième fois que le Québécois tente de retrouver sa liberté en 2023. En avril dernier, il avait échoué à convaincre la Commission d’avoir le droit de sortir de taule.

Une croix installée à Granby à la mémoire de la fillette martyre de 7 ans.
Une croix installée à Granby à la mémoire de la fillette martyre de 7 ans. CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
Une victime s’oppose

Le père de la fillette de Granby devra toutefois respecter plusieurs conditions au cours des prochains mois. Il ne pourra avoir aucun contact avec ses victimes et il lui sera interdit de se trouver seul en présence d’un enfant de moins de 16 ans.

«[Une victime] indique que les autres membres de la famille élargie ont peur pour leur sécurité et celle des enfants dans le cadre de votre retour dans la société, note la Commission des libérations conditionnelles. [...] Elle s'oppose à votre libération, mentionnant ne pas croire à votre réhabilitation ni à vos remords.»

  • Écoutez l'entrevue avec Me Valérie Assouline, avocate de la maman de la fillette martyre de Granby via QUB radio :

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Le Québécois se voit d’ailleurs imposer une «restriction géographique». Il ne pourra se retrouver dans certaines régions de la province où vivent les proches de la fillette. Il devra aussi déclarer aux autorités toutes ses relations avec des femmes. Finalement, le trentenaire aura l’obligation de participer à des séances de «counseling psychologique». 

Les funérailles de la fillette de sept ans décédée à Granby à la suite de mauvais traitements ont eu lieu à l’église Saint-Eugène, à Granby, le jeudi 9 mai 2019. Sur cette photo: La sortie du cercueil.
Les funérailles de la fillette de sept ans décédée à Granby à la suite de mauvais traitements ont eu lieu à l’église Saint-Eugène, à Granby, le jeudi 9 mai 2019. Sur cette photo: La sortie du cercueil. Joël Lemay / Agence QMI
Morte atrocement à 7 ans

Quelques mois avant sa mort tragique en avril 2019, la fillette de sept ans a été expulsée de son école.

Des photos de la résidence familiale de la fillette de Granby, qui a été retrouvée inanimée le 29 avril 2019. 
Crédit : photo déposée en preuve au tribunal La barricade de meubles devant la fenêtre
Des photos de la résidence familiale de la fillette de Granby, qui a été retrouvée inanimée le 29 avril 2019. 
Crédit : photo déposée en preuve au tribunal La barricade de meubles devant la fenêtre Photo courtoisie de la cour

«Votre ex-conjointe et vous avez barricadé sa fenêtre, mais elle [sa fille de sept ans] a néanmoins réussi à s'enfuir de nouveau, se présentant complètement nue chez un voisin. De retour à la maison, la victime fut placée au sol, sous contention, immobilisée avec des vêtements et du ruban adhésif. Le lendemain matin, vous avez quitté pour le travail, alors que la victime était toujours immobilisée au sol», relatent les autorités dans le même document justifiant sa semi-liberté.

L’amas de ruban adhésif et la chemise ayant servi à attacher la fillette de Granby, qui est décédée en avril 2019.
L’amas de ruban adhésif et la chemise ayant servi à attacher la fillette de Granby, qui est décédée en avril 2019. Photos courtoisie de la cour

Sa fille est finalement morte à son retour au domicile. «C'est alors que vous avez constaté qu'elle ne respirait plus. Vous l'avez détachée et avez contacté les secours», écrit la Commission.

Sur cette photo, on peut voir le rouleau de ruban adhésif de déménagement qui a été utilisé pour enrouler l’enfant de 7 ans, lors du drame survenu le 29 avril 2019.
Sur cette photo, on peut voir le rouleau de ruban adhésif de déménagement qui a été utilisé pour enrouler l’enfant de 7 ans, lors du drame survenu le 29 avril 2019. Photo courtoisie

Notons que la belle-mère de la fillette de Granby a, pour sa part, été déclarée coupable de meurtre non prémédité en 2021. La Québécoise de 39 ans a écopé d’une peine de prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans. 

Avec Camille Payant, Le Journal de Montréal

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