Le Pentagone met fin à une politique d’aide à l’avortement pour ses militaires

AFP
Le Pentagone a discrètement supprimé un dispositif aidant ses militaires, en poste dans les États américains où l’avortement est restreint ou illégal, à voyager pour avoir accès à des soins de santé sexuelle et reproductive, a admis un responsable vendredi.
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Depuis son arrivée au pouvoir, la nouvelle administration du président Donald Trump s’est attaquée à diverses politiques promues par son prédécesseur Joe Biden, notamment celles au sein de l’armée.
Cette décision portant sur l’avortement est entrée en vigueur cette semaine, a précisé ce responsable sous le couvert de l’anonymat.
En juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé la protection fédérale du droit à l’avortement, rendant aux États toute latitude pour légiférer dans le domaine. Depuis, de nombreux États conservateurs ont interdit ou très sévèrement limité le recours à l’IVG.
Les soldates stationnées dans ces territoires doivent désormais se rendre dans ceux où l’accès à l’IVG est encore autorisé si elles souhaitent avorter.
Sous Joe Biden, le ministère de la Défense avait autorisé ses militaires à prendre des congés administratifs pour recevoir ces «soins de santé sexuelle et reproductive» et mis en place des indemnités pour aider ces dernières à couvrir leurs frais de déplacement.
Cela avait suscité les foudres des républicains, notamment du sénateur Tommy Tuberville qui, en opposition à cette décision, avait retardé les nominations de centaines de hauts gradés de l’armée.
Le républicain, dans un billet publié vendredi dans X, s’est réjoui de la suppression de cette politique, déclarant que l’argent des contribuables ne devrait «en aucun cas servir à financer des avortements».
Jeanne Shaheen, membre démocrate de la Commission des forces armées du Sénat, a, de son côté, déploré une décision qui «nuira à la santé et au bien-être de nos employées».
Cette politique d’aide n’aura en réalité été utilisée qu’un nombre limité de fois – 12 – pour un coût inférieur à 45 000 dollars entre juin et décembre 2023, la seule période pour laquelle les chiffres ont été rendus publics par le Pentagone.
Dans ce contexte, le ministère de la Défense a également publié vendredi des directives interdisant l’utilisation de ses ressources pour organiser des événements culturels entourant les mois consacrés à différentes origines ethniques, estimant que cette pratique «divise la force» en faisant «passer un groupe avant un autre».
«Notre unité et notre but [commun] sont essentiels à la réalisation de la mission de guerre du ministère», a-t-il affirmé dans un communiqué intitulé «La fin des mois des identités».